L’hermine est le seul mammifère de l’arc jurassien qui se pare d’une robe immaculée lors de l’arrivée de l’hiver. Bien que le phénomène ne soit pas encore totalement compris, il semblerait que la mue soit déclenchée par le raccourcissement des jours en automne et dans une moindre mesure par la baisse des températures. Cette coquetterie bienvenue lorsque la neige recouvre son territoire de chasse se retourne malheureusement contre elle lorsque le manteau blanc n’est pas au rendez-vous. Ces dernières années, cela semble malheureusement de plus en plus être le cas, mais par chance Donald Trump nous a certifié que le réchauffement climatique n’existait pas…
J’ai eu le plaisir d’observer cette hermine en robe d’hiver il y a quelques semaines dans un pâturage boisé des crêtes du Val-de-Travers. La petite flèche blanche faisait de frénétiques allez-retours entre le mur de pierres sèches qui lui sert probablement de repère et son territoire de chasse, à savoir un champ percé de nombreuses galeries de campagnols (le plat préféré du petit mustélidé).
La belle blanche s’activait frénétiquement autour d’une galerie de campagnol lors de mon approche, si bien qu’elle ne m’a même pas jeté un regard. J’ai ainsi pu m’installer à une quinzaine de mètres et commencer une série de photos. Durant une quinzaine de minutes, l’hermine m’a offert une jolie série d’attitudes et de postures avant de s’éclipser dans son mur de pierres sèches.
Je lui ai donné rendez-vous au cœur de l’hiver pour réaliser quelques images sur fond de neige. Espérons que l’hermine saura échapper au regard acéré des prédateur venu du ciel d’ici là…
Val-de-Travers, le 3 décembre 2017
Jeu de briques
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