La démographie de la Terre est en progression constante. De plus, les êtres humains que nous sommes affichent des besoins toujours plus importants, qu'ils soient naturels ou artificiels. Par conséquent, la consommation électrique mondiale ne cesse de croître. Cela est encore plus vrai à l'heure du minage de crypto-monnaies. Mais jusqu'à quels sommets la production d'électricité pourra-t-elle aller ? Dans un souci d'économies pour les clients et de respect de l'environnement, des Tunisiens ont mis au point un système pour rationaliser la consommation. À mille lieues des mensualisations proposées par les fournisseurs en Europe pour doper leurs profits aux dépens de la planète !
Vous avez dit " réseau électrique intelligent " ?
Il aura fallu trois années aux scientifiques pour mettre au point un réseau électrique de nouvelle génération, apparemment bien supérieur au compteur Linky qui commence à pulluler dans l'Hexagone.
Ce réseau électrique intelligent n'a pas été mis au point pour le simple plaisir de s'occuper ou de changer les choses. De fait, l'objectif avoué est de réduire la consommation en électricité des clients de la STEG, histoire d'arrêter la course à toujours plus de surconsommation. Une initiative qui pourrait par la suite être imitée dans bien d'autres États.
Si la STEG est de façon positive sous le feu des projecteurs aujourd'hui, ça n'a pas toujours été le cas. Effectivement, ces images nous rappellent qu'il y a quelques années la compagnie était en crise :
Actuellement, ce néo-réseau a passé avec succès le cap des expérimentations. Tous les indicateurs sont donc au vert pour une mise en place réelle. L'accueil qui lui sera réservé par le public est cependant une inconnue. Les acteurs du plan souhaiterait que l'ensemble de leur pays d'Afrique du Nord soit équipé à l'horizon 2020.
Le tout s'associe aux compteurs déjà existants de la SONEDE, la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux. Une volonté d'universalité a en effet présidé au développement du projet. C'est un cap comme un autre de la transition énergétique appelée de leurs vœux par nombre de chefs d'État.
Une découverte made in Tunisia
En 2014, l'université de Sfax a lancé les prémices de ce projet électrique. Celui-ci n'aboutira vraiment qu'en 2018, soit très bientôt. L'institution qui en est officiellement chargée est le Pôle technologique de Sfax. Celui-ci a d'ailleurs reçu une dotation de 500 000 dinars tunisiens dans ce sens. Cette somme représente la bagatelle de 170 000 euros environ.
La globalité du programme a été segmentée en quatre sous-projets différents. Les chercheurs se sont en effet intéressés à la distribution électrique, mais aussi à une consommation davantage rationalisée, à l'automatisation de l'équipement électroménager ainsi qu'au perfectionnement des compteurs dits " intelligents ". Ils ont donc étudié les questions de domotique, mais aussi la conception d'un protocole de transmission entre les consommateurs et la STEG. Cette dernière compagnie n'est autre que la Société tunisienne de l'électricité et du gaz, le géant énergétique local.
La baisse de consommation espérée permettra aux clients de maintenir leurs activités en ne consommant que l'électricité dont ils ont réellement besoin. De la sorte, avec une conso réduite, les factures seront moindres et plus faciles à payer. De fait, au début de l'automne 2016, les encours de la STEG pour des impayés à recouvrir atteignaient 1 057 000 000 de dinars tunisiens ! Ce chiffre colossal, au taux de change de fin décembre 2017, représente en euros dans les 360 000 000 ! Le plus incroyable est que cette dette relève à 60 % d'entreprises publiques... C'est fort logiquement que l'on pointe du doigt l'incurie et les gaspillages des fonctionnaires tunisiens, et que l'on s'ingénie à y mettre fin.