Quel célèbre écrivain fît 2 séjours à la Bastille ?

Publié le 21 décembre 2017 par Celinepcpl @PCPL_officiel

Oedipe, Candide, Zadig, les lettres philosophiques, le traité sur la tolérance, et j'en passe... Voltaire est indéniablement un écrivain qui a marqué l'histoire.
Philosophe des lumières, anticlérical mais déiste, libéral mais pas populiste... Voltaire était un personnage complexe et fort en gueule qui avait ses idées et qui les défendait.
Ce qui lui valut quelques déboires comme par exemple d'être le seul a avoir été embastillé 2 fois.
- 1er séjour à la Bastille
Le jeune François-Marie Arouet, fils de notaire, suit des études brillantes chez les jésuites mais il veut écrire, briller, faire passer ses idées...
Il faut dire que son parrain, l'abbé de Chateauneuf, plus porté sur les galipettes que sur les sermons du dimanche, lui fait découvrir les salons philosophiques et libertins dès l'âge de 14 ans.
C'est d'ailleurs là que François-Marie se convainc qu'il est né pour être un grand seigneur libertin et qu'il n'a rien à voir avec les Arouet et les gens du commun.
C'est également l'abbé de Chateauneuf qui l'introduit auprès de la célèbre courtisane Ninon de Lenclos, alors qu'il a 19 ans.
Rien de cram-boum-hue là dedans : Ninon a 85 ans et a rangé ses dentelles depuis quelques années.
La rencontre est purement intellectuelle et la vieille dame, séduite par l'esprit truculent du jeune homme, lui lègue 2 000 livres tournois pour qu'il puisse s'acheter des ouvrages et parfaire sa culture.
Plus il s'instruit, plus il se fait remarquer mais pour le moment, rien de bien méchant... Puis vint l'année 1717.
Le régentPhilippe II d'Orleans, mène un train de vie aux antipodes de son prédécesseur Louis XIV, franchement bigot dans ses vieux jours.
Le jeune Arouet, quelques peu emporté par le tourbillons des salons, écrit plusieurs épigrammes cinglants, accusateurs et injurieux décrivant les moeurs et les amours incestueuses du Régent.
Scandale !
Le 16 mai 1717, Philippe II d'Orléans signe une lettre de cachet au nom du jeune François-Marie Arouet pour outrage.
A 23 ans, il se retrouve donc entre les murs de la Bastille.
Mais les 11 mois que durent ce séjour sont à profit : Voltaire pointe le bout de sa plume et entreprend l'écriture de son célèbre Oedipe.
C'est celui même qui le fit enfermer qui le libère de son cachot.
Sans doute un peu admiratif du malandrin malgré lui, le Régent finit par ordonner sa libération.
Arouet aura alors ce trait d'esprit à son image en guise de remerciements :

" Monseigneur, je trouverais très doux que Sa Majesté daignât se charger de ma nourriture, mais je supplie Votre Altesse de ne plus se charger de mon logement. "

- 2ème séjour à la Bastille :
Neuf ans plus tard, en Janvier 1726, Voltaire (puisqu'il s'appelle ainsi dorénavant), après une représentation de la belle Adrienne Lecouvreur est pris à parti par le Chevalier de Rohan-Chabot; un jeune homme arrogant (à l'image de Voltaire me direz-vous) et sans doute un peu jaloux du succès du philosophe auprès de la dame, issu d'une des plus vieilles et des plus illustres familles de France.
Piqué au vif, Voltaire lui referme rudement le caquet :

- Monsieur de Voltaire ? Monsieur Arouet ? Enfin avez-vous un nom ?
- Voltaire ! Je commence mon nom et vous, finissez le vôtre.

Quelques jours plus tard, Voltaire tombe dans un guet-apens et se faire rouer de coups publiquement, sous les yeux du Chevalier de Rohan resté dans son carrosse pendant que ses hommes font le sale boulot.
Pendant des semaines, Voltaire tente alors de trouver des soutiens auprès de ses " proches " afin de laver l'affront mais personne ne veut s'opposer à la famille Rohan.
De notoriété publique qu'il cherche à leur nuire, les Rohan-Chabot obtiennent un mandat d'arrêt à titre préventif contre Voltaire qui retourne donc à la Bastille le 17 Avril 1726.
Cette fois-ci il n'y reste que 2 semaines mais ne retrouve la liberté qu' à la condition qu'il s'exile de France.
Voltaire choisira l'Angleterre où il restera deux ans et demi avant d'obtenir l'autorisation de rentrer en France... mais pas à Paris.


Sources : Les Pourquoi de l'Histoire, S.Bern - Web Divers