Le Centre Pompidou, à Paris, expose Derain jusqu’au 29 janvier. Bien que ce peintre ne représente pas une passion pour moi, je choisis d’évoquer cette expo pour ce mois-ci, car j’ai trouvé intéressant de suivre son cheminement un peu chaotique au travers de ceux des artistes de son époque.
Déjà, il me plaît bien que André Derain, avec quelques autres collègues de son temps, aient été traités de fous! Leur folie constituant sans doute à donner une vision anti conventionnelle du réel. Dire par la couleur. Et quelle couleur!
Ensuite, l’étonnement à tout moment le long de la visite…Ah Matisse! Vlaminck! Cézanne!Van Gogh! Braque! Picasso! …
Surprenante, donc, cette quête de Derain. Le fauve, le cubiste, les tentations de pointillisme, les références à l’art africain ou à la peinture ancienne et même le photographe. Des changements radicaux. Il part dans tous les sens. Il doute. Il cherche. Ne choisit pas un style pour s’y arrêter. Le visiteur en est mal à l’aise. Quand, après les flamboyants tableaux « fauves », il se retrouve confronté au « Samedi » ou aux « Deux soeurs », il tombe des nues! Derain peint là des scènes raides, sombres, solennelles, troublantes. On pense au Greco. Quel contraste!
« Samedi » (extrait)l
Etrange personnage que ce Derain! Fuyant. Inconnu. Inclassable. Sa rupture avec la peinture (un abandon, un suicide artistique), pendant la seconde Guerre Mondiale, juste après avoir produit une grande toile énigmatique, « L’Age d’Or », va dans le même sens: on ne connaît pas André Derain.
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