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Toutefois, il est très probable que la BCE commence rapidement à réduire ses achats d’actifs. Un tel mouvement, conjugué à la vigueur de l’économie et à la progression de l’inflation (proche de 2% en Allemagne) devrait provoquer une remontée des taux longs, aujourd’hui à des niveaux excessivement bas. Le Japon est l’archétype du pays ayant mis en place une politique monétaire ultra-agressive, doublée d’une importante relance budgétaire (les Abenomics). En déflation depuis des années, il voit sa situation s’améliorer notablement depuis quelques mois, dépassant les prévisions les plus optimistes. Croissance et inflation sont à la hausse et la question se pose sur la pérennité d’une telle politique de la BoJ. Jusqu’à présent, la banque centrale maintient son cap expansionniste. Un vrai doute subsiste cependant sur des inflexions possibles en 2018. La politique monétaire chinoise est plus difficile à appréhender. La Chine doit faire face à une transformation de son modèle économique dont le pilotage nécessite beaucoup de doigté. L’objectif est de maintenir une croissance supérieure à 6%, plus autonome et moins dépendante de l’extérieur. Les politiques monétaires et budgétaires répondront à cette ambition et resteront, de ce fait, très pragmatiques. 2018 sera donc l’année des changements de politiques monétaires, à des rythmes différents selon les pays. Cette tendance n’est pas neutre pour les marchés financiers. Les obligations devraient souffrir de la remontée des taux longs aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Une évolution des politiques monétaires, décalée par rapport aux anticipations, pourrait entraîner un surcroit de volatilité sur les actions, qui continueront toutefois de bénéficier des bonnes nouvelles économiques. L’allocation géographique (préférence pour l’Europe et le Japon) et sectorielle (favorable aux cycliques et aux financières) sera déterminante. La valorisation actuelle des marchés, surtout aux Etats-Unis, intègre une croissance solide des bénéfices des entreprises en 2018. Il faudra être vigilant sur les publications trimestrielles qui préjugeront du potentiel des marchés actions.
A propos de l'auteur : Emmanuel Auboyneau et xavier d'Ornellas sont gérants associés chez Amplegest.