Adjointe aux Sports d’Alain Juppé depuis sa dernière réélection à la mairie de Bordeaux, Arielle Piazza fait le bilan de quatre mois d’un travail qui doit aboutir à l’augmentation d’événements sportifs à Bordeaux ainsi que celle de la pratique du sport de masse.
Avez-vous suivi l’Euro de football qui s’est achevé dimanche ?
Le problème, c’est qu’il faut vivre sa ville. Dimanche, j’étais sur un bateau pour la Traversée de la Garonne et encourager 370 sportifs.
Est-ce qu’un Euro est une compétition qui irait bien à Bordeaux en 2016 ?
Je suis dans une perspective d’événementiels évidente dans la mesure où ça draine des envies. Un Euro, c’est une belle image sportive. ça fait rêver. Ce n’est pas un événement à mettre de côté.
D’où la nécessité de construire un nouveau stade...
Il faut se mettre en chantier pour une candidature valable. Ce qu’on propose aujourd’hui, c’est le stade Chaban-Delmas que j’apprécie énormément mais qui n’est pas aux normes. On est dans un chantier de réaménagement avec la rénovation des loges, le relooking des tribunes, un tunnel plus adapté, une couverture partielle du toit, etc. Tout cela est actuellement à l’étude.
La commission Séguin, chargée de faire un état des lieux des infrastructures pour la candidature de la France à l’Euro 2016, ne s’est pourtant rendue sur aucun site existant et pencherait exclusivement pour des enceintes modernes.
Je crois qu’il faut réfléchir paralèllement à la construction d’un grand stade mais je pense que c’est plus aux Girondins de porter ce projet. La ville ne peut pas en être l’instigateur. Il y a des priorités. Aujourd’hui, c’est une salle de spectacles au Lac.
Le commission doit rendre ses préconisations en octobre. Qu’en attendez-vous ?
Si on a son accord, on aimerait aller jusqu’au bout de notre idée. Elle nous a demandé des transformations qu’il faut envisager pour voir si on est pas mieux placé qu’un autre projet qui doit concerner les clubs et les partenaires financiers. Ensuite, il faudrait mettre les deux projets en balance.
Qu’en pense Jean-Louis Triaud, le président des Girondins qui était votre co-listier ?
Je lui fais confiance. C’est quelqu’un de visionnaire et de passionné qui fait véhiculer une bonne image de Bordeaux. Je pense qu’il est très capable d’avoir ce projet entre les mains et qu’il en a envie. A lui de s’en donner les moyens.
L’entreprise Vinci vient de lancer un programme de construction d’équipements sportifs. Avez-vous des contacts avec elle ?
Non, aucun. J’en suis aujourd’hui avec mes réflexions sur le stade Chaban-Delmas.
Toujours sur les infrastructures, où en sont les projets autour du Palais des sports et du Stadium ?
Il faut redonner au Palais des sports sa vocation première. C’est quelque chose qui devrait bien être avancé avant 2010. J’y verrai bien une maison des sports à plusieurs étages. Il faut pour cela solliciter les adjoints de quartier. Quant au Stadium, on pourrait y faire ce qu’on ne fera pas au Palais des sports. Nous sommes en train de réfléchir pour voir comment y accueillir des événements mais aussi comment les Bordelais pourraient l’utiliser. Développer la pratique sportive, cela implique d’avoir des sites, des équipements, des stades. A la rentrée, nous allons faire une évaluation club par club en regardant la compétence de l’encadrement, les manques, le contenu du projet sportif avec des contrats d’objectifs pour aller vers une augmentation de licences et des performances.
Les contrats d’objectifs sont rarement populaires auprès des clubs qui demandent de l’argent pour réaliser des performances, et non l’inverse.
Ce ne sera pas lié aux performances mais au projet sportif. Les contrats d’objectifs iront plus dans la formation que dans la performance.
Quitte à manquer de clubs dans l’élite de leur discipline ?
Ce n’est pas grave. Il faut qu’on se donne les moyens de travailler la masse. Fabriquer des équipes pour fabriquer des équipes ne m’intéresse pas du tout. Le haut niveau ne m’intéresse que lorsqu’il résulte d’un travail de formation.
L’idée de contrats d’objectifs, est-ce un office municipal du sport qui ne dit pas son nom ?
Je n’irai pas mettre ce genre d’étiquette. C’est sur le terrain que ça se passe. Il faut redistribuer les aides et les subventions de façon équitable.
Pendant la campagne des élections municipales, Alain Juppé souhaitait lier le Quai des sports, du 9 au 24 août, à un autre événement sportif de prestige...
On va d’abord évaluer les retombées de cette première édition, mais pourquoi pas, à terme. Aujourd’hui, nous avons très peu d’événementiels. En ce qui concerne l’opération Quai des sports, elle donne le ton de ma politique qui est le sport par tous et pour tous.
Comment appréhendez-vous le prochain classement des villes sportives de L’Equipe magazine qui avait classé Bordeaux à une médiocre 29e place sur 37 en septembre dernier ?
Déjà, j’aime beaucoup ce magazine. Je ne connais pas les critères de ce classement. Si c’est le nombre de licenciés, c’est bien. Si on n’est pas bien classé, il faudra travailler là-dessus.
Propos recueillis par Guillaume Balout