Chassées par le frelon asiatique, les abeilles viennent de réintégrer le Parc Bordelais et devraient être réintroduites au Parc Rivière ainsi qu’au Jardin Botanique au printemps prochain
Depuis le printemps dernier, il y a des ruches au Parc Bordelais. Ces derniers temps, les abeilles avaient déserté la ville, attaquées de toutes parts. En effet, les adversaires de ces «mouches à miel» ne manquent pas : en premier lieu le frelon asiatique mais aussi un parasite appelé varroa, bon nombre de pesticides, sans oublier la pollution urbaine. Anne Walryck, adjointe au maire chargée de la politique du développement durable, a mis en place un partenariat avec deux associations d’apiculteurs tenues de gérer la réimplantation de ruches dans plusieurs parcs et jardins de la ville. «Notre objectif est de réintroduire l’abeille noire, une espèce locale, dans les parcs de Bordeaux, dans un souci de biodiversité. Au delà des ruches, nous prévoyons une politique de sensibilisation et d’animation à destination des écoles ainsi que des dégustations» explique-t-elle. Si l’expérience est concluante, l’opération s’étendra au Jardin Public, au Parc de la Béchade et au Parc Floral. Raymond Saunier, président de Ruchers Ecoles des sources à Cestas et Secrétaire national de l’Union Nationale de l’Apiculture française se veut optimiste : «Notre association s’occupe depuis le printemps des ruches du Parc Bordelais. Nous assurons l’entretien, le suivi et des cours hebdomadaires qui permettent d’observer leur évolution. Pour lutter contre le frelon asiatique, des réducteurs d’entrée ont été posés afin que ces prédateurs ne puissent plus pénétrer à l’intérieur des ruches. Il faut savoir que les abeilles ont un rôle pollinisateur de grande ampleur : pas moins de 70% d’espèces d’arbres fruitiers doivent être pollénisées afin de se reproduire.» Un message également relayé par Daniel Barnier, président du Groupement des apiculteurs du libournais : «Nous attendons le feu vert de la Mairie afin de réintroduire dès février 2009, au moins deux ruches au Parc Rivière et trois au Jardin Botanique. Il est temps que les gens prennent conscience de l’utilité des abeilles.» En attendant le printemps prochain, les agents et membres du personnel attribués aux espaces verts reçoivent d’ores et déjà une formation à l’apiculture.
Mathilde Curien