En somme, Lex nous invite de la façon la plus chaleureuse et humble qui soit de (re)découvrir ce que le Japon a de plus beau et qui fait que tant de personnes, et cela quel que soit le domaine, artistique ou non d’ailleurs, tombe amoureux d’une culture aussi différente de la nôtre que fascinante.
Dès les premiers instants du morceau d’ouverture « Wheel », la beauté nous inonde, peu à peu, et l’on ne peut pas ne pas avoir une impression d’immersion totale. Et, dans le même temps, à aucun moment, aucun signe d’étrangeté n’apparaît. Cette division Orient/Occident se dissout, comme les frontières que l’on s’impose, comme ces étiquettes que l’on colle sur les différentes musiques dans le monde. Ce duo originaire de Portland me fait par la même occasion oublier qu’ils sont Américains et non Japonais. D’une certaine façon, en disant cela, tout semble dit.
Bien sûr, les cinq autres morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. À une exception : ils ont tous une humanité qui s’en dégage, qu’ils soient uniquement instrumentaux ou accompagnés de voix (« Transient » et « Keys » en premier lieu) qui en deviennent bouleversantes tant elles semblent déshumanisées dans un univers musical, lui, tellement humain.
En toute fin, « World » offre un voyage dont on ne voit qu’une issue au bout de quatorze minutes : au choix, replonger dans le liminaire « Wheel » et le reste de Lex, enchaîner avec l’album Reassemblage dont Lex peut être perçu comme soit un simple appendice soit un épilogue (à vous de voir), ou alors aller vers des artistes nippons dont Visible Cloaks n’arrête pas de faire connaître les musiques via leurs mixes.
Visible Cloaks est non seulement un duo que je vais suivre, mais aussi et tout simplement l’une de mes plus belles découvertes, presque fortuite comme souvent, de 2017. Ah, ce visuel claque, non ?
(in heepro.wordpress.com, le 19/12/2017)
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