Quand je jette un œil sur les programmes de télévision, il m’arrive de prendre des notes. Pour vérifier si l’usage des mots est correct, pour inspirer un texte, pour retenir une bribe d’interview…
Voici quelques extraits récents de ce qui n’est ni un journal ni un billet ; autre chose d’indéfinissable, mais que je partage volontiers.
Jean d’Ormesson voyait une grande parenté entre l’écrivain et l’acteur, car l’un et l’autre entrent dans la peau des autres.
En un seul et même quart d’heure, voici les approximations, les tics de langage et les erreurs relevées : L’inévitable « cent euros » sans liaison avec le « t » ; « jusque dimanche », alors qu’il faudrait dire : jusqu’à ; vous « risquez » de gagner, alors que le risque est toujours négatif ; les « Ardennes belges » bien qu’il n’y ait qu’une Ardenne chez nous et une en France et dans la foulée la prononciation « ardeunais » alors qu’il faut dire « ardènnais » ! L’utilisation du verbe « impacter » au lieu d’affecter et bien sûr le « c’est compliqué » (venu directement de l’anglais) au lieu de « c’est difficile » et les « pour le coup », « a priori » et « prendre ses responsabilités » !
Le couturier Jean-Charles de Castelbajac déclare qu’il ne faut pas écouter les musiques liées à nos souvenirs, mais plutôt celles de demain qui nous donnent de l’énergie ; une manière de vieillir moins vite.
Souvent avant de monter en scène, les chanteurs prennent un verre de vin rouge, qui dilate leurs cordes vocales, mais, hélas !, cela leur donne une langue violette !
Je vais retrouver et réécouter cette chanson de fraternité incroyable, interprétée à l’époque par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois en public au cours du mois d’août 1974 lors de la Superfrancofête à Québec :
« Quand les hommes vivront d’amour ».
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Quand les hommes vivront d’amour
Ce sera la paix sur la Terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Soudain une apparition à la télé de Brice Lalonde ! Qu’était donc devenu cet écologiste, secrétaire d’État et Ministre de l’Environnement de 1988 à 1992 – et qui allait travailler à vélo ? Il est sous-secrétaire général de l’ONU, pour le développement durable !
Jacques Brel explique que vers seize, dix-sept ans un homme peut mourir, il a imaginé ses rêves et ses étonnements. Ensuite, il tente toute sa vie de les réaliser.
En regardant la chaîne Mélody, je me rends compte que je n’ai jamais aimé « Milord » et « Padam » de Piaf, « La polka du roi » de Trenet ou les chansons d’Eddie Constantine : « L’enfant de la balle », « Et bâiller et dormir » ou « L’homme et l’enfant », avec sa fille Tania !
Je note : Tous les moments de bonheur sont des incursions dans le paradis, des moments uniques, intenses dans l’harmonie de toutes nos sensations.
Quelle différence entre les slows de mon adolescence (« Georgia on my mind » et « I can’t stop loving you » de Ray Charles, « I’m sorry » de Brenda Lee, « Put your head on my shoulder » de Paul Anka, etc.) et cette foule immense de jeunes qui sautent – chacun pour soi – sur place au rythme d’un DJ !
Dans les maisons de ma tendre enfance, on trouvait toujours une horloge de cheminée avec le carillon Westminster, sonnant tous les quarts d’heure, une horloge murale ou comtoise avec un balancier qui tictaquait, voire une pendule coucou authentique avec des poids en forme de pomme de pin et un baromètre avec un personnage tenant un parapluie qui sortait pour annoncer la pluie.
Plus que « L’exorciste », c’est le film « Juliette des Esprits » de Fellini qui m’a le plus impressionné lors de sa sortie en 1965. Aujourd’hui, je vais chez ma kiné, rue aux Esprits à Braine-le-Château ! Je vais faire attention !