On ne compte plus les bénéfices, pour la santé de la mère et celle de son enfant, et pourtant de nombreuses femmes choisissent, pour différentes raisons, de ne pas allaiter ou de cesser très rapidement l'allaitement de leur bébé. Ainsi, en France, si 75% des nouveau-nés sont allaités à la maternité, la durée médiane de l'allaitement maternel n'est que de 15 semaines et à 6 mois, le taux d'allaitement tombe à 25%. Identifier les obstacles à l'allaitement maternel est donc essentiel. Mais faut-il aller jusqu'à promettre, aux nouvelles mères des " incentives " pour soutenir la pratique ? Cette étude présentée dans le JAMA Pediatrics montre en effet qu'offrir aux mamans des bons d'achat permet bien, mais das une faible mesure, d'augmenter les taux d'allaitement.
Les chercheurs de l'Université de Stavanger (Norvège), de l'université de Sheffield, du King's College de Londres, de l'Université Brunel, de l'Open University et de l'Université de Dundee (UK) ont mené cet essai contrôlé randomisé pour évaluer justement l'effet d'incitations financières à l'allaitement maternel dans des zones à faible prévalence de l'allaitement, soit 92 régions défavorisées du nord de l'Angleterre où le taux d'allaitement maternel est <40% à 6 à 8 semaines après la naissance. Ces 10.010 mères ont reçu soit un suivi, un soutien et les soins habituels, soit des bons d'achat et les soins habituels. Les bons de £ 40 étaient offerts uniquement aux femmes qui déclaraient allaiter leur enfant et en fonction de l'allaitement autodéclaré à 2 jours, 10 jours, 6 à 8 semaines, 3 mois et 6 mois. L'analyse montre que " ça marche " :
- A 6-8 semaines, le taux d'allaitement en cas de distribution de bons est en moyenne plus élevé de 5,7%, soit un taux d'allaitement moyen de 37,9% vs 31,7% (sans les bons).
- Cependant, si offrir des bons d'achat fait progresser un peu le taux d'allaitement maternel, celui-ci reste inférieur à 40%, donc insuffisant.
Équipe de rédaction Santélog