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Exposition “Illusion” Baki | Opio’m Gallery

Publié le 15 décembre 2017 par Philippe Cadu

Du 15 décembre 2017 au 11 février 2018

http://opiomgallery.com/

Imprégné par son expérience en tant que danseur soliste du Ballet National de Corée, le photographe BAKi chorégraphie désormais son oeuvre photographique avec la rigueur et l'expressivité d'un danseur Etoile. S'inscrivant de prime abord dans la lignée des photographes dits "de danse", initiée par Arnold Genthe (1869-1942), Baki transcende la question contemporaine du rôle de ce dernier. Il ne s'agit ici nullement de se contenter de saisir une trace mémorielle d'un instant fugace selon des critères esthétiques ou de retranscrire l'essentiel d'une oeuvre dansée à travers le prisme de son regard. Maîtrisant tous les rouages des deux disciplines que sont la danse et la photographie, il nous soumet à son monde énergétique intérieur et le déploie dans l'espace. Il dessine ainsi un paysage d'intensités transitoires dont il tend à établir une cartographie au travers de ses séries "Ink", "Shadow" et "Vision". En ce sens, le travail de Baki semble pouvoir être compris comme un lieu où peut s'initier et se prolonger l'expressivité du geste du danseur. Les modulations et polarités de chaque geste constituent des lettres inscrites sur un papier millimétré en studio grâce à une maîtrise parfaite de la prise de vue. Ses photographies sont mises en scène telles des ritournelles ou interludes orchestrant des corps en circonvolutions ou agencés en figures géométriques.

Tantôt libre et exempt de toute tension musculaire, tantôt lié ou maîtrisé, Baki décroche le flux dynamique de ses modèles de leurs contextes pour le replacer dans un environnement étranger; les danseurs se métamorphosent en notes évoluant le long de partitions, leurs tutus se font pétales, leur traces des traits calligraphiques. Marchant dans les traces de Rudolf Laban (1879-1958), l'oeuvre de Baki explore le corps non plus en tant que vecteur de mouvement et d'émotions, mais en tant que medium malléable, sensoriel, et instinctivement appréhendé selon un imaginaire inhérent à une histoire individuelle et collective. Influencé par l'esthétique de Lois Greenfield, il parvient toutefois à s'en détacher en fusionnant mouvement, décor et photographie afin d'articuler un langage pictural unique, reposant sur l'aphorisme.

OPIOM GALLERY, 11 Chemin du Village, 06650 Opio : http://opiomgallery.com/
Ouverture du mardi au vendredi, 10h - 18h, samedi 10:30-18:00


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