Courage, fuyons !
Sylvie Goulard, qui devait participer à une entretien sur Radio Notre Dame ce matin, a décliné l'invitation hier soir à 22 heures. Elle aurait décovert en effet quelques heures avant d'y participer
qu'elle ne participait pas seule, mais invitée avec François Asselineau, président de l'UPR, dont le mot d'ordre est qu'il faut sortir de l'Union européenne.
François Asselineau aura donc été interrogé seul (on peut écouter l'émission
ici mais seulement pendant une semaine. Comme c'est Radio Notre Dame les mécréants dans mon genre découvriront les publicités pour Lourdes et différentes revues religieuses, c'est
original).
L'animateur a expliqué que Sylvie Goulard aurait envoyé un mail pour s'insurger contre le fait qu'elle était systématiquement invitée avec des nonistes.
C'est d'une part complètement faux : un grand nombre de manifestations publiques et d'entretiens médiatiques se déroulent en présence d'européens fervents sans qu'aucun eurosceptique ne soit admis
à perturber les débats.
C'est d'autre part révélateur d'une mentalité qui finit par devenir la marque de toute pensée européenne : la construction européenne est un bienfait, et il ferait beau voir que quiconque puisse
s'opposer à cette idée. On peut donc refuser tout débat contradictoire de la même façon que l'on peut, comme l'avait annoncé Giscard, "organiser un référendum à condition que la réponse soit Oui"
!
Pour ce qui est des invitations de Sylvie Goulard, qu'elle ne se plaigne pas :
16 Juin, LCI avec Michel Field
21 juin, RFI
21 juin, France Culture
21 Juin, France Inter, Rue des entrepreneurs
24 au 27 juin : quatre invitations sur la Chaîne Parlementaire
29 juin, sur Europe 1. Les autres invités sont de dangereux eurosceptiques : Jean-Pierre JOUYET, Philippe CAYLA,
Jean QUATREMER, Alberto TOSCANO, Correspondant à Paris de « Panorama », Michaela WIEGEL, Correspondante du quotidien
« Frankfurter Allgemeine Zeitung ».
1er juillet sur i-télé
2 Juillet sur BFM radio
Bref, elle n'a pas l'air, contrairement à ses justifications, d'être trsè souvent confrontée à des eurosceptiques.
Il faudrait compter les invitations de Sylvie Goulard, le temps me manque pour cela !
Rappelons tout de même que le Mouvement européen, est un organisme de propagande européenne financé par les institutions communautaires, mais qui ment à ce sujet.
On trouve en effet sur la présentation du Mouvement, sur leur site internet : "Le MEF est la branche française du Mouvement Européen International. Cette organisation internationale est
indépendante des gouvernements, des institutions communautaires et des partis politiques. Elle est présente non seulement au sein des 27 Etats membres de l’Union européenne (UE), mais aussi
dans les autres pays européens."
Mais rien n'est dit sur le financement du Mouvement.
Or, quelques recherches permettent de trouver 175 000 euros de subventions en 2007 venant du Parlement européen (qui ne doit pas être une institution communautaire, sans doute...), il est financé
aussi par la république française, comme le rappelle un petit message de Sylvie Goulard, sans précision sur le montant cependant (mais
la République française ne doit pas être un gouvernement...), par des subventions de collectivités locales pour un tas de manifestations (par exemple
dans les Yvelines),
Lors d'un débat en Irlande (2001), où il s'agissait de boucler le budget déficitaire du Mouvement européen, un député, favorable à cette subvention, prenait tout de même soin de préciser qu'il
s'agissait de financer de la propagande :
" The European Movement is not a public information body; it is a highly successful propaganda body and has been so from the
beginning. I am aware of the merits of many of the people who participate in it, but we should not describe it as anything other than what it is. It did not pretend to be anything else from the
beginning. In terms of its future role, if it is to be the agency for a wider debate, it must change its remit."
On retrouve mention de subventions au Mouvement européen en Lituanie par la Fondation Soros, en 2001.
Le mouvement est également financé au niveau central par la Commission européenne, autant que l'on puisse en juger pour au moins 740 000 euros en 2004-2005. Comme la page des subventions attribuées par la Commission et le document de
synthèse qui est joint sont assez sibyllins (comme l'écrit savoureusement la Commission : This report, although complete and extensive in its coverage, is an official document destined for
internal use. Thus, inexperienced users may find its content somewhat detailed and overly-technical.)
Bref, il est impossible d'avoir une vision complète et consolidée du financement du Mouvement européen, mais sa déclaration d'indépendance vis à vis des institutions nationales et communautaires
s'apparente au foutage de gueule le plus complet. A mon humble avis, la somme des subventions de la Commission, du Parlement, des Etats et des différentes collectivités locales doit représenter un
montant assez conséquent et certainement majoritaire dans le financement de cet organisme de propagande.
Bien entendu, cela n'empêchera nullement Sylvie Goulard de proclamer encore longtemps qu'on accorde une place bien trop importante aux eurosceptiques de tout poil. Encore heureux qu'on ne les
finance pas...