Après bien des années d’errance et de solitude, Monsieur Plomb arriva un jour sur une île surpeuplée, hérissée de bras et de jambes.
Il grimpa sur le monticule de personnes, fouilla dans sa poche, et ne trouva qu’un seul verbe à lancer : « parler ! ».
Tout le monde s’éparpilla et se mit à nager. Il réussit à attraper une personne par le pied et, tout en la secouant, il lui demanda où tout le monde s’en allait. La personne lui hurla tout essoufflée : » vers une promesse de terre!! «
Il se retrouva seul, flottant directement sur les eaux : c’est alors qu’il réalisa que cette île n’était composée que de personnes emmêlées, sans aucun sol. Toute une foule embrouillée, égarée, muette. Elle transpirait, finalement, une solitude bien plus profonde que la sienne.
Car Monsieur Plomb connaissait sa terre, il n’avait pas besoin de promesse, il pouvait y retourner en toute liberté, d’un coup de rames.