Naya, c'est une jeune lycéenne qui est sur le point de sortir un album pop-folk-électro très prometteur. Charmée par son titre Girl on the moon et sa signature vocale originale, je l'ai rencontrée en début de semaine dans un petit bistrot de Ménilmontant. Verdict après une demi-heure d'interview : une belle énergie et un enthousiasme certain qui la rendent attachante. Et beaucoup de talent, évidemment.
J'ai lu qu'après ta participation à The Voice kids, 3 maisons de disques souhaitaient te signer, ça fait quoi d'être aussi demandée ?J'ai fait beaucoup de concerts avant The Voice kids et j'ai continué après l'emission, notamment en faisant plein de premières parties donc ce n'est pas seulement grâce à the Voice. Mais suite à mon concert à la Boule noire en mars 2016, mon premier concert parisien, 3 majors se sont intéressées et m'ont proposé des contrats. J'ai été très touchée qu'autant de professionnels s'intéressent à ma musique, c'était énorme ! Et j'ai choisi Columbia car humainement cela s'est très bien passé, je me suis vraiment bien entendue avec l'équipe...
Comment définirais-tu ta musique ?J'essaye de mélanger de la folk, de l'acoustic, guitare-voix et des morceaux plus arrangés avec des instruments électroniques. Je ne sais pas comment on appelle ça ! (rires)
Tu es auteur-compositeur-interprète, comment as-tu appris à composer et à jouer des instruments ?J'ai fait 5/6 ans de piano au conservatoire puis j'ai arrrêté car je considerais que j'avais une bonne base de classique et j'avais envie de m'ouvrir à d'autres styles musicaux. J'ai plutôt une culture pop rock. Mais c'est génial, car ça m'a permis d'avoir une forte base classique.
Tu écris des chansons en anglais. Comment fais-tu pour avoir ce niveau ?Depuis petite, j'écoute beaucoup de groupes anglosaxons. J'ai grandi en écoutant les Beatles, un groupe qui m'a beaucoup inspirée et donné envie d'écrire mes propres chansons. Je faisais beaucoup de reprises d'eux en live. L'anglais est une langue qui me paraît plus naturelle... Dès que je prends une guitare et que je veux chanter, c'est instantanément en anglais ! De plus, j'ai beaucoup d'amis à l'étranger avec lesquels je communique beaucoup. J'ai une grande passion pour la langue anglaise...
J'ai lu d'ailleurs que tu étais ravie d'avoir Garou comme coach lors de The Voice kids, car tu pouvais exercer ton anglais avec lui...Oui (rires) Garou est très accessible et j'ai parlé beaucoup avec lui en anglais et il m'a donné plein de conseils, c'était drôle !
Quelles sont les thèmes que tu aimes aborder dans tes chansons ?Je dirais mes relations avec mes amis de façon générale. Je suis encore au lycée, en terminale littéraire. Dans mon EP, il y a une chanson qui s'appelle Great Ocean Road qui retrace un peu ma balade au bord de l'océan. J'habite à Bordeaux, à côté de la côte atlantique. Depuis petite je pars en vacances, sur le bassin d'Arcachon, au Cap Ferret, sur la Dune du Pyla et ce sont des endroits qui m'inspirent enormément. Sur l'EP, je voulais avoir une chanson qui parle de là d'où je viens, c'est aussi cette idée de liberté, d'évasion etc.
Souvent les artistes mettent du temps à trouver leur style, surtout lorsqu'ils commencent jeunes. Mais toi tu donnes l'impression de t'être déjà trouvée. Comment l'expliques-tu ?Merci ! Les concerts, c'est quelque chose qui m'a beaucoup aidée, ça m'a servi à voir ce qui marchait avec le public, ce qui ne marchait absolument pas. J'ai commencé avec un looper et je me suis dit que c'était pas forcément une bonne idée, j'ai essayé avec d'autres machines, j'ai testé plusieurs choses. Cela m'a permis aussi de travailler ma voix, car je n'ai jamais pris de cours de chant !
Tes parents sont musiciens. Quels aspects de leur métier t'ont donné envie de faire la même chose ?Quand j'étais petite, je les accompagnais peu en tournée. Ils sont beaucoup partis en Europe, aux USA, et dès qu'ils revenaient ça me donnait envie de faire la même chose. Ils voyaient du pays, ils me racontaient leurs voyages, les rencontres et tout ce qu'ils pouvaient partager avec leur équipe. Pour moi c'était un rêve de faire la même chose, et maintenant c'est ce que je fais, je rencontre plein de gens et c'est génial !
Ils doivent être fiers et heureux de voir que tu suis leur voie...Mes parents m'ont jamais trop poussée à faire la musique, mais ils me suivent, ils font vraiment partie du projet, ils sont avec moi, c'est important pour moi d'avoir toujours ma famille à mes côtés !
Tu t'es produite dans de nombreux festivals ces derniers temps. Quels souvenirs en gardes-tu et quelles belles rencontres y as-tu fait ?L'année dernière, le festival Musilac a été un des meilleurs souvenirs. J'y ai rencontré Jain, et en tête d'affiche il y avait Elton John, qui m'a d'ailleurs saluée, ça a été un moment incroyable ! J'ai rencontré Vianney à Musicalarue dans les Landes, un festival lors duquel je jouais tous les soirs. Puis cet été j'ai fait une soirée avec Julien Doré. Je l'avais déjà rencontré car on est dans la même maison de disque, mais c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, très sympa et très drôle !
Tu as fait les premières parties de Jain. À quoi ressemblaient-elles ?J'étais seule sur scène car je suis tout le temps seule sur scène avec ma guitare et mes machines. J'en ai fait 5 et je me retrouvais tous les soirs devant entre 1000 et 2000 personnes, c'était incroyable !
Le public ne me connaissait pas et j'avais d'excellents retours à chaque fois. C'est un exercice compliqué mais bizarrement j'adore. En tant que public j'ai fait de belles découvertes en premières parties. Et puis il n'y a rien à perdre, car même si tu te plantes, ça n'a aucun impact car les gens sont là pour l'artiste suivant !
Tu as tourné le clip de Girl on the moon, qui est très poétique. Comment s'est passé le tournage ?On a tourné en Camargue il y a un mois. On s'est levés tres tôt pour avoir cet effet de nuit américaine, auquel on a ajouté des dessins crayonnés un peu gribouillés. J'ai travaillé avec Temple caché et ils ont de suite compris ce que je voulais.
L'album est en préparation. À quoi peut-on s'attendre ?Ça va etre le prolongement de cet EP, mais ce sera un peu différent. Ce sera peut être moins guitare voix. J'ai depuis peu un studio à la maison où je produis mes propres chansons et j'ai tendance à mettre plus d'électro. Il y aura des chansons un peu urbaines aussi, avec un flow.
J'aime beaucoup parler de Paris sur mon blog, et je souhaitais t'interroger à ce sujet... te rappelles-tu de la première fois que tu es venue à Paris et de ce qui t'avait alors le plus impressionnée ?La première fois, j'avais 7/8 ans et j'étais avec ma famille. On est direct allés à la Tour Eiffel et on est allés tout en haut, j'ai toujours trouvé ça hyper beau !
Que fais-tu quand tu as trois heures libres devant toi à Paris ?Si c'est le soir je vais à un concert, mais sinon je ne sais pas pourquoi mais je suis toujours attirée par la Villette, surtout l'été. Ils proposent plein de choses, c'est chaleureux et il y a plein de salles de spectacles comme le Trabendo, le Cabaret sauvage et le Zénith.
Quelle est la salle dans laquelle tu rêves de te produire ?L'Olympia ! Mais je suis aussi attirée par l'Élysée Montmartre...
Merci beaucoup Naya !