La justice sud-africaine a exigé mercredi, du président Jacob Zuma de mettre en place une Commission d'enquête sur les affaires de corruption, affirmant que le Chef de l'Etat ne pouvait pas empêcher la publication d'un rapport accablant sur la corruption au sommet de l'Etat.
Rédigé par l'ex-médiatrice de la République, Thuli Madonsela, ce rapport, dont la publication a été refusée par le président Zuma, porte sur les rapports entre les autorités sud-africaines et les membres de l'influente famille Gupta.
Cette riche fratrie de businessmen d'origine indienne et proche de Zuma, est soupçonnée d'ingérence dans les affaires de l'Etat sud-africain.
C'est un important revers pour le président Zuma à trois jours du congrès national de l'ANC qui doit se tenir ce vendredi pour la désignation d'un successeur à sa tête.
Un an auparavant, le président Zuma initiait une procédure judiciaire visant à bloquer un rapport de Thuli Madonsela, surnommée "Madame anticorruption".
Selon ce document, la richissime famille Gupta a de l'ascendant sur certains ministres sud-africains et sur des proches collaborateurs du chef de l'Etat. Mme Madonsela avait conclu son rapport en recommandant l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les affaires de corruption.
Dans un premier temps, Jacob Zuma avait affirmé n'avoir pas été contacté par la médiatrice. De ce fait, il n'avait pas pu s'expliquer ni solliciter la revue de ce document. Mais, par la suite, il a été prouvé que Mme Madonsela avait bel et bien pris contact avec le président sud-africain qui avait alors refusé de répondre à ses questions.
Le juge de la Haute Cour de Pretoria a conclu que Zuma a fait obstacle au travail de la médiatrice de la République, exigeant de ce denier de prendre en charge personnellement l'ensemble des frais pour la mise sur pied d'une commission d'enquête dans les 30 prochains jours.
Cette décision de justice aura certainement de l'impact sur le congrès de l'ANC, le parti au pouvoir appelé à faire son choix entre les deux candidats en lice pour succéder à Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma et l'actuel vice-président, Cyril Ramaphosa.