Décidément Johnny est partout depuis son décès ! Je respecte la douleur des proches et des fans, et je salue l'artiste pour le bonheur qu'il a donné à ses admirateurs. Pour autant, il n'est pas inutile de rappeler certaines vérités.
Je n'ai jamais été à un concert de jauni, ni acheté un album de lui. L'artiste m'indifférait. Parfois, il me donnait la jaunisse.
En effet, le citoyen me révulsait, à l'instar de ceux qui se plaignent, la bouche pleine, de payer trop d'impôts alors qu'ils ne savent que faire de leur argent et ne vivent que pour accumuler des biens.
Je n'attends pas d'un artiste qu'il mette son art au service d'une cause politique, mais j'exige qu'il contribue au bien commun, proportionnellement à ses revenus, comme n'importe quel autre citoyen et contribuable.
Aussi, quand un artiste pratique l'optimisation fiscale - légale ou pas - tout en se produisant pour les Restos du cœur, j'avoue ressentir du mépris devant tant de cynisme.
Ce ressentiment s'aggrave quand le même individu fait de la propagande politique pour des politiciens qui ont contribué à l'aggravation de la précarité sociale et de la pauvreté.
Ou s'affiche sur les écrans ou les pages des journaux pour vanter un bien de consommation.
Par ailleurs, au cours de cet événement, j'ai relevé des faits qui m'ont paru à la fois déplacés et carrément scandaleux.
D'une part, France télévisions a été en-dessous de tout avec un JT de 20 heures entièrement consacré au décès de Johnny Hallyday et un samedi après-midi à ses obsèques.
Soit un service public qui cède entièrement à l'émotion au détriment de la raison et de faits d'actualité plus importants, à l'audimat plutôt qu'à sa mission d'information et, oserais-je écrire, d'instruction...
D'autre part, l'émotion populaire a été exploitée à des fins politiciennes.
D'abord, la députée en marche, Berger, a osé comparer l'émotion populaire suscitée par le décès de Johnny à celle de Victor Hugo. Quel relativisme ! Quel nivellement ! Quelle inculture ! Cette politicienne de droite doit certainement croire que le poète s'est exilé à Guernesey pour des raisons fiscales...
Ensuite, le discours du président de la République, en maître de cérémonie, comme une tentative désespérée de récupérer une partie de la popularité du défunt : lamentable !
Enfin, la polémique orchestrée par des médias du CAC 40 et leurs chiens de garde contre le leader de la France Insoumise, lui reprochant à tort son indifférence.
Cette odieuse tentative de manipulation politicienne souligne combien les médias et les journalistes doivent rendre des comptes.
Et pour paraphraser Johnny, elle m'a donné envie d'avoir envie... de signer la pétition pour créer un conseil de déontologie du journalisme. Et vous ?