Comme vous, j’ai ressenti la disparition d’êtres humains plus connus que d’autres et pour lesquels la fin de la vie sur terre a été magnifiquement célébrée. La foule, l’émotion, les mots, les témoignages et tout ce qui ramène à nos propres défunts ou même à notre propre mort. Ce qui m’a frappé en particulier ce fut le poème de Jacques Prévert (appris à l’école et chanté par Yves Montand, dans un des premiers disques qu’ont m’ait offerts) lu avec talent par Jean Reno. Ce qui m’a amené à relire la partie « Mort » d’un de mes propres recueils « Proche des larmes » et en particulier à celui que je partage ci-dessous, où la proximité avec l’actualité me semble incroyable.
A l’instant précis
Où ton corps s’abandonne
Le voile du temple se déchire
Le sang dans les yeux
Comme un vitrail
Et les serres d’un oiseau
Mêlées pourtant de grâce
Pour hurler la vie
La tempête ensoleillée
Tourbillonne dans le ventre
Les émotions en cavale
Les mains déchirées
Tu touches l’au-delà
Tu vois l’invisible
Derrière la courbe de la mer
Et les vagues
Comme la respiration
La lagune est chaude
Tu l’inventes
Sous les Tropiques
Et les fleurs magnifiques
Tu t’évanouis enfin
Tu prends la forme du sable
Tu deviens le plaisir
Pour toujours
« Proche des larmes » http://www.lesdejeunerssurlherbe.com/proche_larmes.html