Les fans de Battle Beast qui ont toujours voulu voir Noura Louhimo remplacée par une voix masculine ont vu leur rêve se réaliser avec la création de Beast In Black, le nouveau groupe d'Anton Kabanen, l'ancien membre fondateur de Battle Beast. C'est en Grèce qu'Anton est allé chercher son vocaliste, Yannis Papadopoulos. Dès le lancement du premier single "Blind And Frozen", le Grec impressionne par sa précision et technique vocales. Une tessiture qui lui permet de passer l'épreuve du live haut la main.
Si d'une part les années 80 sont le berceau d'artistes aux carrières inégalables tels que Michael Jackson, Prince, David Bowie ou encore Queen, elles ont d'autre part vu naître toutes sortes d'artistes nettement moins talentueux que nous avons bien fait d'oublier. Cette période musicale est pour beaucoup synonyme de ringardise avec l'apparition de synthétiseurs qui n'en sont alors qu'au début de leur exploitation. L'évolution de la musique nous a conduit jusqu'à une maîtrise totale de l'électronique aujourd'hui. Ceci étant dit, Beast In Black choisit de remettre au goût du jour ces sons synthétiques primaires laissés à l'abandon. Dans une démarche totalement assumée et une auto-dérision affichée, le groupe insert donc ici et là des sonorités des années 80 dans son métal heavy et maîtrisé. On dit que la vie est un cycle et que les modes du passé referont surface un jour. Alors que d'autres recherchent le progrès continuel en repoussant les limites du possible, Beast In Black s'offre un flashback avec des titres comme "Born Again" et "Crazy, Mad, Insane", qui sont les parfaits exemples de cette incursion dans l'époque matérielle.
« Berserker » est un retour aux sources pour Anton Kabanen, puisque sa musique s'inscrit dans le style des trois premiers albums de Battle Beast, dont il était le principal compositeur. Pour les textes, le Finlandais s'inspire notamment du manga japonais « Berserk ». Parmi les titres les plus percutants se trouvent "Blind And Frozen" (originellement composé pour l'album « Unholy Savior »), "Born Again" et "The Fifth Angel", dont les griffes acérées vous feront comprendre que la bête a bien fait d'être réveillée. "Blood Of A Lion" et "Go To Hell" ne sont pas sans rappeler le lien d'Anton Kabanen avec Battle Beast ; cette pensée nous effleure l'esprit un court instant, mais nous sommes rattrapés par la bataille qui bat son plein dans les titres suivants. Tandis que "Crazy, Mad, Insane" arbore une onde digne des tubes de Cindy Lauper, "Eternal Fire" fait écho à un autre tube des années 80 : "The Final Countdown". Dans un style plus direct et dense, on retiendra aussi "Zodd The Immortal" et "End Of The World", dans lesquels le Berserker, ce guerrier bestial nordique assoiffé de sang, déchaîne sa fureur incontrôlée. Avec son dernier titre "Ghost In The Rain", le groupe prouve qu'il excelle même dans l'exercice de la ballade. N'oublions pas de mentionner la virtuosité des solos de guitare répartis entre les deux guitaristes sur "Beast In Black", "The Fifth Angel", "Hell For All Eternity" ou encore "End Of The World".
Bien que l'invitation de Nightwish à ouvrir sur scène ait été une grande opportunité, le groupe ne doit pas son seul succès à Tuomas Holopainen et sa bande. Actuellement en tournée en Europe, Beast In Black est définitivement un groupe à suivre et se promet un avenir radieux avec ce premier album insensé et audacieux qui n'attend que de déverser sa rage guerrière dans un deuxième album. À quand le duo avec Noura Louhimo ?!