Si on vous dit « c’est un type qui récupère des vieux bouts de fer et en fait des sculptures », ne faites pas la grimace. Venez quand même à la Galerie La Source découvrir l’exposition de Philippe Simonnet. Vous allez voir des objets poétiques et originaux. Ce ne sont ni des coqs en clefs vieillies ni des bonhommes en casse-noix. L’expo s’intitule « Vanités industrielles » et elle vaut le détour. (Fontaine-lès-Dijon, jusqu’au 24 décembre. Du mercredi au dimanche compris, 15h30-18h30)
Le « type », donc, est en fait un artiste sensible et discret, passionné d’archéologie. Il collecte des morceaux de fer dans des friches industrielles, ou des ruines ou chez les ferrailleurs. Il les assemble. Et naissent alors sous ses doigts des choses inclassables, qui ont peut-être déjà traversé plusieurs temps. Qui sont peut-être tombées d’une autre planète. Qui possèdent peut-être un pouvoir sorcier. En tout cas, des objets entourés d’une certaine aura.
Parfois, entre végétal et animal, les oeuvres de Philippe Simonnet peuvent séduire par leur élégance. Voici d’étranges fleurs géantes et des buissons de végétaux improbables. Voici des bâtons de procession pour des cérémonies qui n’existent pas encore. (Belle idée d’avoir fixé aux murs blancs ces objets aussi décoratifs que du fer forgé, les ombres qui en découlent sont suggestives)
Mais les travaux les plus intéressants sont, il me semble, soit ces volumes massifs, ces architectures qui évoquent machine de guerre ou prison,
soit ces créations hybrides qui mêlent la pierre et le métal, ou qui marient petits éléments tordus et barres de fer rigides et puissantes.On a devant nous quelque chose qui est lourd (dans tous les sens du mot!) de références, de symboles, de vies plusieurs fois vécues, d’héritages, d’histoires anciennes et renouvelées, de temps transcendé. C’est de l’art (et non du bricolage).
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