She’s Gotta Have It (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête) // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Parfois, on peut se demander ce qui se passe dans la tête de Netflix. Mais ici c’est plutôt dans celle de Spike Lee qui a adapté son film de 1987 en série pour Netflix. D’accord, le sujet de départ n’est pas mauvais car il y a du potentiel, mais même si le film était assez correct, c’est loin d’être l’oeuvre la plus remarquable du réalisateur afro-américain. Je pense que le problème dans cette série c’est les dialogues qui nous offrent un point de vue légèrement daté sur le genre. Présentée comme une version moderne du film, She’s Gotta Have It est avant tout une série sur la liberté d’une femme. Nola Darling a trois amants, des amis, un travail, et est en pleine quête d’une certaine identité mais ce qui fonctionnait bien dans le film, ne fonctionne pas toujours ici dans cette version modernisée. Par chance, She’s Gotta Have It a Spike Lee derrière la caméra car ce dernier est parfait quand il s’agit de capturer des moments de vie de personnages ici et là. Spike Lee n’est pas parfait, mais il parvient à donner de l’ampleur à certains dialogues qui ne sont pas si travaillés que ça au premier abord.
Nola Darling, une jeune femme de vingt ans, lutte pour définir son identité et trouver du temps pour ses amis, son travail et ses trois amants : le mannequin cultivé Greer Childs, le banquier d’investissement protecteur Jamie Overstreet et Da Original B-Boy Sneakerhead, Mars Blackmon.
Nola a du mal à rester fidèle à elle-même et à ses rêves.
Ensuite, ce que réussie également She’s Gotta Have It c’est à dépeindre la vie d’une afro-américaine de notre temps. Ce sont souvent les autres personnages qui ne sont pas à la hauteur des attentes car ils sont une sorte de caricature. En un épisode, il est difficile de se faire un véritable avis sur la chose même si ça fonctionne assez bien pour plusieurs (bonnes) raisons. Mais si la vie moderne d’une afro-américaine (et des afro-américains) à Fort Greene (Brooklyn, NYC) est sympathique, elle ne l’est pas toujours. Je dirais que j’ai largement préféré Dear White People sur le monde afro-américain, que l’on a pu voir plus tôt cette année sur Netflix. Par ailleurs, si Spike Lee est à l’origine du projet, ce sont des femmes qui le mettent réellement en valeur : un groupe de scénaristes afro-américaines, la femme de Spike Lee à la réalisateur : Tonya Lewis Lee. Mais le choix, bien que louable et intéressant, ne fonctionne pas toujours comme je m’y attendais. Reste alors DeWanda Wise qui est tout simplement parfaite sous les traits de Nola. On avait besoin d’elle, mais je ne suis pas sûr et certain d’avoir envie d’aller plus loin.
Note : 5/10. En bref, honorable mais pas ce que je voulais voir… malgré des idées et une vision afro-américaine intéressante.