La mémoire se perd et avec
elle le projet de survivre.
Les épaules se détachent
comme deux ailes de craie
avec sur elles deux rapaces,
l’un tourné vers ce qui vient,
l’autre vers ce qui fut.
Voir s’écaille à hauteur des larmes,
parler s’essouffle au niveau des baisers.
Vivre se dissout. Perdre triomphe.
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André Schmitz (1929-2016) – Les prodiges ordinaires (L’Age d’Homme, 1991)