Nouvelle adaptation cinématographique du célèbre roman d’Agatha Christie, après celle de 1974 de Sidney Lumet, Le Crime de l’Orient-Express, version Kenneth Branagh, est un thriller policier qui, s’il ne révolutionne jamais l’œuvre originale, lui confère tout de même une dimension intéressante, notamment graphique.
Formellement, tout d’abord, le long-métrage se révèle particulièrement somptueux. Si on pourra, bien sûr, regretter l’utilisation un peu excessive des effets spéciaux pour recréer artificiellement les paysages d’époque, ceux-ci offrent néanmoins au réalisateur britannique l’opportunité d’exécuter de superbes mouvements de caméra. Ce qu’il ne se prive d’ailleurs pas de faire pour illustrer l’exiguïté des cabines du train ou les vastes étendues qu’il traverse. Il n’hésite pas non plus à jouer sur la taille du cadre pour filtrer les émotions, enfermant un instant les personnages dans des couloirs étroits pour mieux les relâcher à l’air libre l’instant d’après. A grand coup de plans séquences, travellings et autres panoramiques, le cinéaste nous régale de plans envoûtants, renforçant joliment la magie qui émane de certaines images. Au niveau technique, on appréciera aussi la photographie soignée de Haris Zambarloukos et la BO diablement efficace de Patrick Doyle, deux éléments très réussis contribuant indéniablement à insuffler une atmosphère singulière au film.
Pour conclure, sans être fondamentalement indispensable, cette nouvelle adaptation cinématographique du Crime de l’Orient-Express, signée Kenneth Branagh, s’avère donc plutôt plaisante. Formellement superbe, le film peut notamment s’appuyer sur la force de son intrigue et l’engagement de son acteur principal pour compenser ses quelques faiblesses d’écriture.