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Nous sommes plus de six milliards de personnes dans le Monde à utiliser un téléphone portable pour téléphoner, consulter, échanger des informations, lire, regarder des films, jouer, prendre des photos, commander des objets ou des services, payer... Toutes ces fonctionnalités font que nous ne nous en séparons que très rarement. Et beaucoup d'utilisateurs, notamment les enfants, et les adolescents dorment avec...
Mais qui connaît les risques potentiels générés par les ondes captées et émises par ces appareils ? Qui a lu avec attention les notices d'utilisation? qui sait si la réglementation qui encadre leurs mises sur le marché a bien été respectée ? La réponse est malheureusement claire : pas grand monde ! La très grande majorité des utilisateurs de téléphone mobile font naïvement confiance aux industriels et aux Autorités publiques censées être chargées de protéger leur santé.
" Malheureusement notre confiance est abusée. Notre système de contrôle et de régulation international ne joue pas son rôle. Nous en avons maintenant des preuves " déclare à bioaddict.fr le Dr Marc Arazi, lanceur d'alerte sur les ondes électromagnétiques, et soutenu dans son action par de nombreux scientifiques et organisations internationales (Environnemental Health Trust et son réseau aux USA et dans le monde), le Dr George Carlo (USA), et le Pr Olle Johansson (Suéde).
Un scandale sanitaire planétaire
Un nouveau scandale sanitaire lié au téléphone mobile, et dont les conséquences pour la santé pourraient être catastrophiques, est ainsi né. Il s'appelle le " Phonegate* " en écho au scandale similaire du "Dieselgate" qui touche la plupart des industriels du monde automobile, lesquels ont trafiqué les moteurs diesel pour truquer les mesures des émissions de particules fines, responsables de maladies graves broncho-pulmonaires.
Les même effets thermiques que pour le micro-ondes
Les effets thermiques des ondes émises par les téléphones mobiles, et qui sont comparables à celles émises par les micro-ondes, sont pourtant aujourd'hui, selon l'avis même de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES) " connus et avérés " sur la santé humaine. Ces radio-ondes sont en effet, potentiellement à risque sur le cerveau, génotoxiques, cancérogènes, et source de développement d'Electro hyper-sensibilité (EHS). Et ce sont notamment les enfants, les adolescents et les femmes enceintes qui doivent être le plus protégés.
C'est d'ailleurs à cause de ces risques potentiels que les industriels doivent respecter des normes réglementaires pour pouvoir commercialiser leurs téléphones portables. Ces normes reposent sur le DAS (débit d'absorption spécifique). Cet indice indique la quantité d'énergie véhiculée par les ondes de radiofréquences reçues par l'usager d'un téléphone portable, et le degré d'exposition du corps à l'effet thermique des ondes électromagnétiques . Ce DAS doit être obligatoirement évalué par les fabricants et mentionné sur les notices de leurs téléphones mobiles.
Un DAS calculé de façon irréaliste
A priori plus le DAS est faible, moins les risques sont élevés.
Le problème c'est que, jusqu'en juin 2016, en France et en Europe, un industriel pouvait choisir pour calculer le DAS de ses appareils, de les mettre à une distance du corps (du tronc et des membres) allant de 15 à 25 mm de la peau. Or à cette distance tous les téléphones portables affichaient un DAS peu élevé. Ils étaient donc quasiment tous considérés comme inoffensifs et obtenaient sans difficulté une autorisation de mise sur le marché. Et ce n'est qu'en juillet 2016, dans un rapport d'expertise scientifique intitulé "ondes des radiofréquences et santé des enfants", que l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) a révélé que des tests réalisés sur 95 téléphones portables, par l'Agence Nationale des radiofréquences (ANFR) en 2015 avaient montré que 9 téléphones portables sur dix testés au contact de la peau d'adultes et d'enfants dépassaient les seuils réglementaires de 2 W/kg, dont certains de plus de trois fois.
Omerta sur les résultats
"Mais les résultats de cette étude ont curieusement été étouffés" dénonce le Dr Arazi qui n'a pu obtenir qu'ils soient rendus publics qu'après avoir engagé des actions juridiques auprès des tribunaux.
En juin 2016 des résultats partiels des DAS des 379 téléphones portables testés ont enfin été publiés incluant individuellement les marques et les modèles concernées.
Cette première victoire en matière de transparence a ainsi permis de savoir que quasiment tous les téléphones portables les plus vendus en France dépassaient le seuil de toxicité. Et de découvrir, modèle par modèle, qu'entre le DAS affiché fièrement dans les notices et publicités par certains industriels et le DAS réel au contact de la peau, il y a le plus souvent un coefficient multiplicateur de 10, soit plus de 3 fois la norme DAS européenne, et près de 10 fois la norme DAS américaine qui est beaucoup plus exigeante. En effet, la norme américaine impose, pour les tests, l'utilisation d'un paramètre de 1gr de tissu au lieu de 10gr (norme européenne) et un temps de communication téléphonique de 30 mn au lieu de 6mn (norme européenne).
Ce qui fait que si on tient compte de la norme américaine, la majorité de nos téléphones portables européens sont à risque même s'ils ont un DAS faible, égal ou inférieur à la norme réglementaire européenne...
Ainsi un téléphone portable testé par l'ANFR au contact de la peau en norme Européenne à 6W/kg présenterait en norme américaine un DAS multiplié par un facteur 2 à 3, ce qui équivaut à un dépassement de 6 à 9 fois le seuil réglementaire.
En fait, ces données essentielles pour les utilisateurs-consommateurs, l'ANFR en disposait déjà depuis 2012. Mais elle a préféré les garder secrètes. Et elle continue à le faire malgré son engagement à publier dans le courant du mois de septembre 2017 l'intégralité des rapports de mesures des 379 téléphones portables testés entre 2012 et 2016. A ce jour elle n'a toujours rien publié. Et on comprend pourquoi : elle ne veut pas que les utilisateurs de mobiles sachent qu'elle a considéré comme "conformes" des centaines de modèles de téléphones portables à risque qui présentent des seuils bien au-dessus des valeurs limites...
Voir la liste des téléphones testés par l'ANFR Open Data ANFR - DAS téléphonie mobile
On pourrait penser que la situation va être rapidement régularisée. Mais il n'en est rien. La nouvelle Directive Européenne RED 2014/53/UE qui est entrée en vigueur le 13 juin 2017 indique dans son article 5, qu'à partir de juin 2018, toutes les informations des industriels concernant les téléphones à risque pour la santé et la sécurité des utilisateurs continueront à être gardées secrètes...
Les utilisateurs mal informés
Quant aux pouvoirs publics, ne tenant aucun compte des recommandations de l'ANSES, plutôt que d'obliger les industriels du téléphone à indiquer le DAS concernant la tête, ET le corps, car c'est bien tout le corps des utilisateurs qui peut être exposé, ils se sont contentés de communiquer uniquement sur les risques d'usage du téléphone portable à l'oreille, et de recommander l'utilisation d'un kit mains libres...
Mais le téléphone portable ne tient pas en lévitation. En pratique nous le gardons à la main, dans la poche, sous le casque, collé à l'oreille, dans le soutien-gorge... c'est à dire en contact direct ou très rapproché avec la peau, à une distance le plus souvent inférieure à 5 mm... et ceci pendant des heures...
Une récente étude Néo-Zélandaise vient de montrer, par exemple, que 20% des jeunes adolescents gardent leurs téléphones portables dans leurs poches de pantalon pendant plus de 10 heures consécutives par jour.
Et même si nous ne téléphonons pas, notre mobile, s'il n'est pas éteint, continue à émettre des micro-ondes....
Cela veut dire en clair que nous sommes exposés à longueur de jour, et de nuit, aux effets thermiques des ondes de notre téléphone mobile... sans savoir, ni même imaginer, que c'est nuisible pour notre santé...
Les industriels se sont déjà protégés contre d'éventuelles actions juridiques
Les industriels du téléphone savent bien, eux, que leurs téléphones mobiles sont loin d'être inoffensifs, et qu'ils courent des risques juridiques pour atteinte à la santé des consommateurs. Ils se sont donc déjà protégés en mentionnant dans leurs notices qu'il faut garder une distance de quelques millimètres entre le smartphone et le corps, en particulier si l'utilisateur est un enfant ou un adolescent. Mais cette préconisation est totalement irréaliste et ne sera lue par pratiquement personne...
La distance avec votre téléphone portable est votre meilleur ami
Conscient du problème, Nicolas Hulot, Ministre de l'Ecologie, se veut rassurant. Il précise ainsi dans un communiqué diffusé le 1er décembre 2017, qu'"il n'y a aucun danger grave et immédiat " lié aux téléphones portables. Mais il ajoute qu'" il est nécessaire de prendre des précautions, surtout quand il s'agit de certains consommateurs qui font de ces technologies un usage intensif et ce de plus en plus jeune "...
Il vient donc de lancer une campagne d'information sur les 6 bons comportements à adopter lors de l'utilisation d'un téléphone mobile en vue de réduire son exposition aux radiofréquences :
1. Utiliser un kit main-libre
2. Eviter les conversations trop longues
3. Privilégier les messages texte pour communiquer
4. Éviter de maintenir votre téléphone à l'oreille dans les transports
5. Privilégier les zones de bonne réception
6. Choisir un téléphone mobile ayant un DAS faible.
Visionner la campagne française d'information sur les mobiles
Mais cette campagne est bien faible en comparaison la campagne d'information lancée par le
Ministère de la santé chypriote :
Visionner la campagne d'information chypriote
" En pratique les mesures prises par la France et beaucoup d'autres pays ne sont pas du tout suffisantes et ne permettront pas d'éviter ce que certains épidémiologistes internationaux craignent déjà, à savoir un risque d'épidémie de troubles génétiques et de cancers ", estime le Dr Arazi, présent lors de la conférence scientifique de Jackson Hole (USA).
Changer la réglementation et mieux informer
Ce que demande le Dr Arazi, c'est plus de contraintes réglementaires pour les fabricants, et plus d'informations pour les utilisateurs. Il estime notamment indispensable :
1) Que l'AFNR publie tous les résultats des études faites sur les effets de tous les mobiles commercialisés afin que les utilisateurs connaissent le degré de danger de leur mobile ;
2) Que les normes réglementaires internationales soient complètement revues ;
3) Que le DAS tienne compte des résultats des études et soit calculé dans des conditions normales d'utilisation et en particulier en tenant compte de la morphologie des enfants ;
4) Que des campagnes d'information soient mises en place pour amener les utilisateurs à comprendre les dangers des radiofréquences et changer de comportement en refusant d'offrir un mobile aux enfants de moins de 14 ans; en tenant le téléphone toujours éloigné des enfants (comportement valable pour les parents mais aussi les babysiters); en tenant le téléphone toujours éloigné du corps et pas seulement de la tête et en privilégiant les commandes vocales.
En attendant, la meilleure façon de se protéger c'est de toujours garder son téléphone portable éloigné du corps, même de la main, tant qu'il n'est pas éteint, et même si l'on ne téléphone pas. Contre ces ondes la distance est notre meilleure amie.
Hervé de Malières
* la paternité de ce terme revient à Pierre Le Hir (Le Monde du 23 décembre 2016) "Soupçons sur les ondes des téléphones portables"
Ecouter l'interview du Dr Arazi par le documentariste américain Silas Hagerty (July 2017 USA)