HYGIÈNE DENTAIRE : Elle participe à la prévention du cancer de la gorge

Publié le 07 décembre 2017 par Santelog @santelog

Se brosser régulièrement les dents pourrait réduire de plus de 20% le risque de cancer de la gorge, constate cette étude menée à la New York University. En cause la quantité d'une espèce de bactéries, présentes dans la bouche et qui semble associée au risque de cancer de l'œsophage. Des conclusions présentées dans la revue Cancer Research qui éclairent de manière tout à fait plausible, le processus par lequel ces bactéries pourraient affecter le risque de 2 types de cancer de l'œsophage.

L'œsophage est la partie du tube digestif qui transmet la nourriture de la bouche à l'estomac. L'équipe regarde ici l'association de l'hygiène buccodentaire avec 2 types de cancer de l'œsophage -un cancer dont l'incidence est en hausse-, l'adénocarcinome œsophagien et le carcinome épidermoïde œsophagien. L'adénocarcinome œsophagien est plus fréquent chez les personnes qui fument, consomment de l'alcool ou sont atteints d'obésité.

Les bactéries Tannerella forsythia, également responsables des maladies des gencives, sont plus abondantes chez les patients atteints d'adénome œsophagien, suggère cette étude américaine. Une bonne hygiène buccale avec un brossage régulier des dents pourrait donc contribuer à protéger contre un type de cancer. Les chercheurs ont analysé les données provenant de 81 adultes avec adénocarcinome œsophagien vs 160 témoins en bonne santé et 25 adultes avec carcinome épidermoïde œsophagien vs 50 témoins, participant à 2 grandes cohortes examinant le risque de cancer. Les chercheurs ont analysé par séquençage génétique les échantillons de salive des participants pour identifier les espèces de bactéries présentes. Ils ont ensuite rapproché ces données de l'incidence du cancer de l'œsophage déterminée par questionnaire postal annuel et par les dossiers médicaux des participants. L'analyse montre que :

  • les participants dont les niveaux moyens Tannerella forsythia sont 2 fois plus élevés présentent un risque accru de 21% d'adénocarcinome oesophagien ;
  • les participants présentant des niveaux plus élevés de Porphyromonas gingivalis présentent un risque accru de carcinome épidermoïde œsophagien, mais sur une base trop faible de participants pour que cette augmentation du risque soit significative. Idem, pour un autre type de bactérie qui semble également associée au risque de cancer.

Certaines bactéries buccales pourraient ainsi affecter le risque de deux types de cancer de l'œsophage, concluent les chercheurs. Si d'autres recherches restent nécessaires, l'idée serait de réguler le microbiote oral pour prévenir le cancer de l'œsophage-

au-delà des autres bénéfices démontrés d'une bonne hygiène buccodentaire.

Équipe de rédaction Santélog