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" C'est quoi la conversion à la bio ?" : sur un clip mis en ligne en juillet 2017 portant cet intitulé, Carrefour annonçait en trois minutes son projet d'accompagner plusieurs centaines de producteurs dans un changement de pratique de l'agriculture conventionnelle à la bio, car rien n'arrive par magie. Plusieurs centaines, ça fait beaucoup. Ce n'était pas nouveau. Déjà en février, l'enseigne déclarait aider à la conversion 300 fermes grâce à des contrats de trois à cinq ans portant sur les volumes et sur les prix. En mai, elle signait une convention avec la chambre régionale d'agriculture de Nouvelle Aquitaine pour le développement de la bio dans la région.
Engagement des agriculteurs et de Carrefour sur les prix et les volumes
Les engagements qu'elle a pris alors pourrait donner une idée du plan en préparation. Par cette convention en Nouvelle Aquitaine, Carrefour s'est engagé à établir des accords pluriannuels avec les producteurs pour de nouvelles filières d'approvisionnement - régionales et nationales - en produits végétaux et animaux bio. Son engagement porte cette fois encore sur des prix qui prennent en compte les coûts de production et assurent un revenu pérenne à l'exploitation. L'engagement porte aussi sur des volumes pour donner de la visibilité aux producteurs. Enfin, Carrefour assurera la promotion des produits biologiques de la région. Des entreprises de Nouvelle Aquitaine ont alors signé avec l'enseigne : la Ferme de l'Estuaire pour une production de radis et poireaux, celle de Rougeline pour des tomates, concombres et courgettes, celle d'Allix pour les pommes de terre et enfin celle de Capel pour des produits porcins.
Un boom de la bio d'ici 2020-2021
" Avant, on fournissait des aliments standardisés en masse aux consommateurs. Mais les comportements ont changé et nous suivons la demande que ce soit en bio, veggie, sans gluten. Il faut cependant que notre transition soit progressive ", explique-t-on au sein de l'entreprise. Progressive mais à un horizon pourtant rapproché : le boom de la bio chez Carrefour est prévu pour 2020- 2021, autrement dit dans deux ou trois ans, soit le temps d'une conversion en bio. Les choses sérieuses devraient donc commencer en 2018.
L'enseigne, qui a lancé sa célèbre " boule bio " en 1992 et qui se dit le premier distributeur généraliste du bio en France avec 1800 produits à marque " Carrefour bio ", anticipe une raréfaction de l'offre. Car d'autres grands distributeurs comme Système U et Intermarché se tournent de plus en plus vers l'alimentation bio qui connaît une croissance à deux chiffres et attirent une clientèle aisée dans les magasins. Si la restauration collective est contrainte par une loi de développer fortement son offre de produits bio, comme l'a annoncé début décembre Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, il est évident que les difficultés d'approvisionnement vont s'aggraver. On comprend que Carrefour s'attèle aux conversions et s'attache ses fournisseurs.
AF Roger