Dark // Saison 1. Episodes 1 et 2.
Nouvelle série de Netflix, Dark nous plonge dans un univers scandi-noir assez classique mais avec des rebondissements un peu différents de ce que l’on a pour habitude de voir dans le genre ces dernières années. Si la série reste assez difficile à regarder à certains moments, elle n’en reste pas moins addictive. Au fil de ces deux épisodes on est happés par le récit qui ne nous lâche jamais d’une semelle. Tout au long du pilote, on se pose pas mal de questions mais ce n’est pas tant les questions que l’on se pose qui rendent le récit si percutant mais avant tout la façon dont tout cela est fait et mis en scène aussi. Dark ne laisse pas de place à la respiration du téléspectateur et fait en sorte que l’on se sente à l’aise en plus d’être mal à l’aise. Le paradoxe est intéressant mais les personnages sont eux aussi fascinants. Créée par Baran bo Odar (Sleepless, Il était une fois un meurtre), Dark est la première série allemande de Netflix. Après Marseille en France et d’autres séries sur des réseaux d’Amérique latine, Netflix continue d’étendre son offre de séries originales. Impossible de ne pas penser à David Fincher ou encore David Lynch quand on regarde cette série. Il y a des faux airs de Twin Peaks à certains moments (même si ce n’est pas aussi farfelu) et des airs des polars de David Fincher (même si ce dernier n’a pas réussi l’exploit avec MINDHUNTER sur Netflix).
Un enfant disparu lance quatre familles dans une quête éperdue pour trouver des réponses. La chasse au coupable fait émerger les péchés et les secrets d'une petite ville.
La série trouve son propre ton rapidement et surtout devient attachante sans trop de problèmes. Une bonne partie de la saison se déroule dans des pièces étroites, ce qui permet de créer un univers oppressant. Même quand la série nous propose des scènes dans les bois, on sent le côté claustrophobe de la chose se refermer sur nous. C’est donc ici l’histoire d’une petite ville que Dark dépeint au travers de ces deux premiers épisodes de façon calme et posée, tout en nous proposant des séquences un peu plus violentes en parallèle. On suit la réaction de chacun des membres de cette petite ville face à des désastres personnels. On retrouve pas mal de belles références à Twin Peaks dans cette oeuvre qui donnent là aussi un sens légèrement différent à l’histoire. C’est avant tout une série sur une communauté de gens, avec leurs propres problèmes, et qui sont tous liés d’une façon ou d’une autre, dans le présent ou dans le passé. Cela ne veut pas pour autant dire que Dark choisit la simplicité. Il y a pas mal d’intrigues à tiroir que l’on tire au fur et à mesure que le temps passe. Entre cette lettre à ne pas ouvrir avant une certaine date, ou encore les mystères qui s’empilent, difficile de ne pas rester scotcher à son écran.
C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas voulu vous parler de Dark au terme du premier épisode, mais des deux premiers épisodes qui donnent une perspective complètement différente sur le récit et ce que la série veut nous raconter. S’il n’y a pas encore de réponses aux mystères développés jusqu’à présent, je suppose que Dark ne va pas tarder à faire quelques révélations afin de pimenter le récit et surtout lui permettre d’aller de l’avant. On sent notamment à la fin du second épisode que les choses s’accélère même si le ton est résolument lent et proche du scandi-noir dont la série s’inspire grandement. Comme Twin Peaks, Dark est aussi très intéressée par les cauchemars et leur esthétique. C’est riche en termes de mise en scène et je dois avouer que ça sans, je pense que Dark ne fonctionnerait pas aussi bien.
Note : 8/10. En bref, belle et bonne surprise.