Le diabète de type 1 est souvent considéré comme une " maladie infantile ", on en parle d'ailleurs souvent comme le " diabète juvénile " et la plupart des cas diagnostiqués le sont à un jeune âge. Ainsi, les personnes qui développent le diabète à l'âge adulte sont souvent diagnostiquées avec un type 2, parfois à tort. Cette étude de l'Université d'Exeter, présentée dans le Lancet - Diabetes & Endocrinology, appelle les médecins à s'assurer chez leurs patients adultes, de poser le bon diagnostic pou opter ensuite pour le bon traitement.
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune où le corps détruit les cellules productrices d'insuline du pancréas. Il est dit insulino-dépendant et son traitement nécessite des injections d'insuline à vie. Dans le diabète de type 2, le patient est résistant à l'insuline ou en produit insuffisamment. Ce diabète peut être géré dans ses premiers stades par un changement de régime alimentaire et un traitement antidiabétique.
L'étude a porté sur les données de 13.250 adultes participant à la UK Biobank et ayant reçu un diagnostic de diabète à différents âges. Les participants ont été évalué pour différents aspects de santé, des échantillons de sang ont été prélevés pour analyse génétique. La cohorte visait en effet à déterminer comment les personnes génétiquement prédisposées au diabète de type 1 développent la maladie plus tard dans la vie plutôt que dans l'enfance ou l'adolescence. Les chercheurs ont en particulier recherché les variantes génétiques connues pour être associées au diabète de type 1. Ils ont ensuite affecté à chaque participant un score de risque génétique de diabète de type 1.
42% des diabétiques de type 1 sont diagnostiqués après 30 ans : l'analyse montre en effet que chez les patients ayant développé un diabète de type 1, 42% n'ont pas été diagnostiqués avant l'âge de 30 ans : précisément,
- 13.250 participants étaient atteints de diabète, dont 55% avaient des scores de risque génétique élevé ;
- 1.286 cas soit 9,7% des cas de diabète ont été diagnostiqués comme de diabète de type 1, et tous ces cas concernaient des participants à score de risque génétique élevé ;
- 18% des participants à score de risque élevé ont bien reçu un diagnostic de diabète de type 1, les autres de diabète de type 2
- 42% des personnes à risque élevé diagnostiqué avec le type 1 (537) ont été diagnostiquées entre 31 et 60 ans, les autres ayant été diagnostiquées avant l'âge de 30 ans ;
- parmi toutes les personnes de moins de 30 ans au moment du diagnostic de diabète, 74% présentaient un diabète de type 1 ;
- parmi toutes les personnes âgées de 31 à 60 ans au moment du diagnostic de diabète, 4% présentaient un diabète de type 1 ;
L'incidence du diabète de type 1 après l'âge de 30 ans n'est pas négligeable : ces données ont des implications cliniques claires en sensibilisant patients et professionnels de santé sur l'incidence non négligeable du diabète de type 1 après l'âge de 30 ans : dans cette étude, plus de 40% des personnes à risque génétique élevé de type 1 ont été diagnostiqués après l'âge de 30 ans. Il existe donc une lacune dans la reconnaissance du diabète de type 1 tardif.
Si l'étude permet de conclure que le diabète de type 1 est " mal étiqueté " comme une " maladie de l'enfance ", elle ne précise pas la proportion de patients atteints de diabète de type 1 qui auraient reçu un diagnostic initial erroné et ont donc bénéficié avec retard, de l'insulinothérapie nécessaire à son traitement.