Pourtant, il n’était évidemment pas question d’imposer la formule à tous les
parents mais juste d’en faire la première option à faire envisager par le
Juge.
Mais rien de surprenant à ça quand on connait les résistances qui pèsent sur
ce mode de garde et qui font qu’elle n’est choisie que par 17% des parents
divorcés contre 71% des cas où les enfants sont confiés à leur
mère et seulement 12% à leur père (chiffres de 2013).
Les opposants évoquent un tas de raisons dont certaines peuvent
effectivement être bonnes. Mais au-delà des cas extrêmes des pères violents ou
manifestement incapables d’assurer la garde d’un enfant et de ceux qui n’en
n’ont surtout pas envie et qui fuient lâchement leurs responsabilités, il y a
certainement beaucoup de situations qui auraient pu aboutir sur la garde
alternée si cette option avait été un tant soit peu promue et
encouragée.
En fait, derrière les arguments des opposants, dont certains peuvent être
recevables, se cache surtout cette idée largement entretenue par toutes les
pédopsychobidules
femmes et féministes qui est que l’homme est par nature incapable d’assurer
l’éducation des enfants et que de toutes façon, en cas de séparation, il est
toujours le fautif et que de ce fait, il ne mérite pas ce droit.
Le pire c’est que tout le monde finit par y croire. Les juges évidemment,
les femmes qui sans nécessairement en envisager les conséquences considèrent
cette décision comme une victoire vis à vis de leur ex, et les hommes eux même
qui souvent craignent de ne pas être à la hauteur de cette tâche et qui
accessoirement se disent qu’en fin de compte ils vont pouvoir être plus
tranquilles.
A partir de là, on comprend bien comment on se retrouve avec un nombre
considérable de femmes qui élèvent seules leurs enfants avec toutes les
difficultés que cela pose pour « refaire leur vie » et pour concilier
leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Les inégalités salariales
hommes/femmes commencent par-là plutôt que par je ne sais quelles
discrimination de la part des entreprises !
Les hommes, eux, je parle de ceux qui assument, pas de ceux qui sont partis
en courant tout contents de retrouver leur liberté, se voient relégués dans un
rôle de parent de deuxième catégorie, celui avec lequel on passe un week-end
sur deux et une partie des vacances, du moins au début. Le père, souvent
maladroit dans ce rôle de parent d’appoint, dont la préoccupation n’est plus
que de tout faire pour que ses enfants l’aiment toujours malgré
l’éloignement.
Le père qui voit ses enfants « grandir » sans lui. Le père à qui
on ne permet plus d’assumer sa responsabilité de père.
Comment s’étonner que, rapidement, beaucoup démissionnent et s’impliquent
dans une autre vie, dans un autre foyer avec une autre femme et d’autres
enfants.
Pour les enfants, on ajoute à un divorce de toute façon perturbant, une
situation rendue bancale du fait du déséquilibre de la relation qu’ils ont avec
chacun des deux parents.
Ne faisons pas un dogme de la garde alternée, il est évident qu’il y a des
situations où elle n’est pas appropriée, mais tentons d'en faire la première
option à étudier en cas de séparation des parents. Lorsque les conditions sont
réunies, quitte à en aménager les modalités selon les cas, c'est de loin la
meilleure option à la fois pour l'enfant qui à 2 parents à plein temps, pour la
mère qui peut souffler et mieux se consacrer à sa vie personnelle ou
professionnelle et pour le père qui peut assumer pleinement son rôle de père
!...Accessoirement, elle force également les parents à apaiser suffisamment
leur relation ne serait-ce que pour échanger sur l’enfant.
Il est d’autant plus important d’inverser l’ordre des priorités que c’est
clairement la plus contraignante pour les deux parents (résidences pas trop
éloignées, communication entre les deux parents, logements adaptés…) et surtout
pour le père, mais c’est justement parce qu’elle est contraignante et qu’elle
suppose des concessions de part et d’autres, qu’il faut la
privilégier !
Ensuite, si elle n’est pas praticable, il sera toujours possible d’opter
pour une autre solution alors que l’inverse n’est pas vrai.
Si on ne met pas d’entrée dans la balance, face à des contraintes évidentes, tout ce qu’elle peut apporter de positif à tout le monde, la cause est perdue d’avance. Le moindre prétexte sera bon pour continuer sur la solution de facilité qui consiste à déléguer la charge et la responsabilité des enfants à la mère entretenant ainsi l’idée que cette situation est naturelle et évidente !