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Pour une garde alternée en tête de liste

Publié le 04 décembre 2017 par Nicolas007bis

Meuglette La proposition du député MoDEM Philippe Latombe qui visait à faire de la Garde alternée le principe de base en cas de séparation des parents, après avoir pourtant été largement remaniée en commission, n’a pas pu être votée par l’Assemblée. Son réexamen est donc reporté à Mai 2018, autant dire aux calendes grecques. Pas certain qu’on la voit réapparaitre.

Pourtant, il n’était évidemment pas question d’imposer la formule à tous les parents mais juste d’en faire la première option à faire envisager par le Juge.

Mais rien de surprenant à ça quand on connait les résistances qui pèsent sur ce mode de garde et qui font qu’elle n’est choisie que par 17% des parents divorcés contre 71% des cas où les enfants sont confiés à leur mère et seulement 12% à leur père (chiffres de 2013).

Les opposants évoquent un tas de raisons dont certaines peuvent effectivement être bonnes. Mais au-delà des cas extrêmes des pères violents ou manifestement incapables d’assurer la garde d’un enfant et de ceux qui n’en n’ont surtout pas envie et qui fuient lâchement leurs responsabilités, il y a certainement beaucoup de situations qui auraient pu aboutir sur la garde alternée si cette option avait été un tant soit peu promue et encouragée.

En fait, derrière les arguments des opposants, dont certains peuvent être recevables, se cache surtout cette idée largement entretenue par toutes les pédopsychobidules femmes et féministes qui est que l’homme est par nature incapable d’assurer l’éducation des enfants et que de toutes façon, en cas de séparation, il est toujours le fautif et que de ce fait, il ne mérite pas ce droit.

Le pire c’est que tout le monde finit par y croire. Les juges évidemment, les femmes qui sans nécessairement en envisager les conséquences considèrent cette décision comme une victoire vis à vis de leur ex, et les hommes eux même qui souvent craignent de ne pas être à la hauteur de cette tâche et qui accessoirement se disent qu’en fin de compte ils vont pouvoir être plus tranquilles.

A partir de là, on comprend bien comment on se retrouve avec un nombre considérable de femmes qui élèvent seules leurs enfants avec toutes les difficultés que cela pose pour « refaire leur vie » et pour concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Les inégalités salariales hommes/femmes commencent par-là plutôt que par je ne sais quelles discrimination de la part des entreprises !

Les hommes, eux, je parle de ceux qui assument, pas de ceux qui sont partis en courant tout contents de retrouver leur liberté, se voient relégués dans un rôle de parent de deuxième catégorie, celui avec lequel on passe un week-end sur deux et une partie des vacances, du moins au début. Le père, souvent maladroit dans ce rôle de parent d’appoint, dont la préoccupation n’est plus que de tout faire pour que ses enfants l’aiment toujours malgré l’éloignement.

Le père qui voit ses enfants « grandir » sans lui. Le père à qui on ne permet plus d’assumer sa responsabilité de père.

Comment s’étonner que, rapidement, beaucoup démissionnent et s’impliquent dans une autre vie, dans un autre foyer avec une autre femme et d’autres enfants.

Pour les enfants, on ajoute à un divorce de toute façon perturbant, une situation rendue bancale du fait du déséquilibre de la relation qu’ils ont avec chacun des deux parents.

Ne faisons pas un dogme de la garde alternée, il est évident qu’il y a des situations où elle n’est pas appropriée, mais tentons d'en faire la première option à étudier en cas de séparation des parents. Lorsque les conditions sont réunies, quitte à en aménager les modalités selon les cas, c'est de loin la meilleure option à la fois pour l'enfant qui à 2 parents à plein temps, pour la mère qui peut souffler et mieux se consacrer à sa vie personnelle ou professionnelle et pour le père qui peut assumer pleinement son rôle de père !...Accessoirement, elle force également les parents à apaiser suffisamment leur relation ne serait-ce que pour échanger sur l’enfant.

Il est d’autant plus important d’inverser l’ordre des priorités que c’est clairement la plus contraignante pour les deux parents (résidences pas trop éloignées, communication entre les deux parents, logements adaptés…) et surtout pour le père, mais c’est justement parce qu’elle est contraignante et qu’elle suppose des concessions de part et d’autres, qu’il faut la privilégier !

Ensuite, si elle n’est pas praticable, il sera toujours possible d’opter pour une autre solution alors que l’inverse n’est pas vrai.

Si on ne met pas d’entrée dans la balance, face à des contraintes évidentes, tout ce qu’elle peut apporter de positif à tout le monde, la cause est perdue d’avance. Le moindre prétexte sera bon pour continuer sur la solution de facilité qui consiste à déléguer la charge et la responsabilité des enfants à la mère entretenant ainsi l’idée que cette situation est naturelle et évidente !


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