Elle a été torturée, violée puis assassinée. Mais la police n'en sait pas plus sur la petite Maëlys. Elle ne sait pas si elle a été torturée. Elle ne sait pas si elle a été violée. Elle ne sait pas si elle a été assassinée.
Elle suppose, elle imagine, elle ose imaginer le pire. Pare qu'elle n'a toujours pas retrouvé le corps. Elle a juste mis la main sur le présumé coupable. Mais elle est incapable, légalement, juridiquement de lui faire cracher le morceau. Parce que la justice ne fait pas ce qu'elle veut, elle ne peut pas obliger quelqu'un à passer aux aveux... ses soupçons ne sont que des présomptions. Avec ses faisceaux d'indices, elle a pu tout au plus l'inculper, l'incarcérer sans être absolument assurée de sa culpabilité.
Elle n'a pas le droit de torturer, même le pire des tortionnaires. La Loi c'est la Loi.
En France, on a le génie de l'irrésolu. Après l'affaire Grégory, on sait que pour notre police la vérité vraie est hors de portée. Je doute donc je suis dans le vrai, sans être en possession de la vérité. Cela s'appelle de l'investigation sensée ou civilisée même si elle sème le trouble et la confusion dans les esprits.
Miracle de la démocratie, qui sait qui, mais ne sait ni pourquoi, ni comment. Et quand elle sait comment et pourquoi, elle ne sait pas qui, comme dans l'affaire du petit Grégory.
En France, ce ne sont pas les criminels qui parlent mais les sentinelles du néant qui appliquent les droits de l'homme... ou le droit des hommes dont les salauds font partie.
En Russie, par exemple, l'affaire aurait été conclue dans l'heure qui a suivi l'arrestation du suspect.
Mais à quel prix ? Au prix de la vie de la petite Maëlys.
Non pas parce que là-bas tous les coups sont permis, mais précisément parce que là-bas, ils ne le sont pas.
Il y a une limite à la mauvaise foi qui prétend servir la Loi.