Les patients atteints d'infections à C. difficile souffrent de diarrhée, de maux de ventre et d'autres troubles gastro-intestinaux. Dans les cas avancés, il peut être nécessaire d'enlever chirurgicalement le gros intestin. C. difficile peut être extrêmement résistante au traitement antibiotique. Alors que la transplantation du microbiote fécal est aujourd'hui documentée comme un traitement sûr et efficace pour l'infection à Clostridium difficile (C. difficile), le recours à la thérapie reste aujourd'hui modeste, sans doute en raison des réticences des patients. Cette recherche sur les capsules " poop pill " ou transplantation via une capsule orale ouvre la voie à un traitement plus simple de C. difficile. Cette équipe de l'Université de Calgary n'est pas la première équipe à travailler sur ce mode d'administration, le défi étant de parvenir à une efficacité contre ces infections intestinales tenaces, similaire à un traitement plus invasif.
Une équipe du Massachusetts General Hospital (MGH) avait déjà suggéré que l'administration orale de la thérapie sous forme de capsules pouvait être tout aussi efficace que la méthode classique invasive, par coloscopie. Prenant en compte les preuves maintenant nombreuses de l'efficacité de la pratique, courante aux Etats-Unis avec 500.000 transplantations opérées chaque année -et reconnue (et encadrée) en France par l'Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM)- ces équipes travaillent au développement de capsules orales permettant de simplifier considérablement énormément la procédure et de la rendre ainsi accessible au plus grand nombre. Car la transplantation de microbiote fécal est une réponse prometteuse à l'émergence de C. difficile résistantes au traitement et conduisant à un taux d'échec des traitements estimé aujourd'hui à près de 30%. La transplantation permet de rétablir l'équilibre normal des bactéries bénéfiques avec un taux de réussite d'environ 90%.
Cet essai clinique aboutit en effet à des niveaux d'efficacité comparables dans le traitement des infections à Clostridium difficile (C. difficile), de ces thérapies, qu'elles soient administrées par coloscopie ou par ingestion de capsules. Ces nouvelles données qui viennent confirmer les résultats d'autres équipes de recherche, sont une étape vers l'usage en routine de la transplantation de microbiote fécal et l'éradication progressive de C. difficile. Le chercheur principal, le Dr Thomas Louie, professeur à la Cumming School of Medicine de Calgary est un pionnier du développement de la poop pill.
La poop pill présente de nombreux avantages évidents, par rapport à la coloscopie. Non invasive, moins coûteuse et dénuée de risques secondaires, elle peut être administrée par le médecin, en cabinet de ville. La capsule contient tout simplement des bactéries congelées et se montre, dans cet essai, efficace à 96% dans le traitement de C. difficile, soit le même taux de réussite que celui associé à la greffe sous coloscopie. De plus la pilule n'a aucun parfum ou goût, les bactéries étant encapsulées dans 3 couches de gélifiant. Reste un défi néanmoins à surmonter par les patients, le nombre de pilules à avaler, soit environ 40 capsules en une heure.
Mais la formulation pourra encore être améliorée.Équipe de rédaction Santélog