dans une paix somnambule, plus près
de toi-même que de toutes les villes
et des rêves
vécus à vol d’oiseau
l’aube grimace,
les voix du fleuve s’en sont saisi
pour mieux te laisser seul,
en équilibre
face au jusant des mots
qui ne furent jamais les tiens,
les façades sépia et safran respirent
habitées, désertées
comme les masques où dansaient tes yeux
et tout serait pareil,
lumière et chaos en liesse,
si dans l’air tu n’avais palpé
tes propres empreintes,
une errance sauvage
effaçant tous les lieux
***
Henri Abril (1947, Mataró, Espagne) – Byzance, le sexe de l’utopie (Stellamaris, 2016)