Fin de semaine, le weekend commence. Je n’ai qu’une idée en tête. Direction le port pour, je passe la barrière de la marina, descend la passerelle, et finalement, me voila en face de Yotasorus. Un autre monde s’ouvre à mes yeux. Ce n’est dons plus un rêve, me voila désormais sur mon voilier.
Ce dimanche suis parti du port d’Auckland en direction de Rangitoto. Cette ile volcanique n’a que 600ans et on raconte que certaines tribus maoris ont assisté aux éruptions qui l’on crée.En sortant du port c’est la pétole.Même pas un nœud pour gonfler les voiles….puis, à peine passé le cap de North Cote, une fraiche brise se lève, j’éteins le moteur et seul le bruit de l’eau et du vent m’accompagnent maintenant.
Si mes calculs sont corrects, avec la marée qui descend et qui me fera gagner quelques nœuds, je devrai arriver a Islington bay dans deux heures.
C’est la première sortie en solitaire et je suis un peu crispé. Ai-je bien tout mon équipement ? La météo annonce l’arrivée d’une dépression seulement demain après-midi, le temps d’aller, passer la nuit et revenir.
J’arrive juste avant le tomber de la nuit et jette l’ancre. 5 m de profondeur, 10 de chaine et 15 de corde feront l’affaire.L’endroit est bien protégé des vents du nord et ma nuit devrait se passer en toute tranquillité.Il est 9h est je suis emmitouflé dans mon sac de couchage, tel un papi, vendredi soir en plus ! Mes yeux se ferment gentiment et sombre doucement berce par la houle.
Mais un bruit me réveille. En tendant l’oreille, j’entends maintenant un grignotement, sa gratte, on dirait que….sa ronge. Merde, ça doit être un rat qui est monté à bord ce matin lors que je faisais sécher la cabine. L’enfoiré doit se régaler avec les câbles de ma batterie, les feux de navigation, la radio !
Trois fois je sors de mon duvet, m’habille et cherche dans tous les coins du bateau. Rien. C’est pas possible le bateau n’est pas bien grand et je regarde par tout.
Je me convaincs que ça doit être la fibre de glace qui travaillait avec le froid de la nuit. On est en début d’hiver et a quelques miles du 40eme parallèle sud.
A quatre heures du mat je me réveille de sursaut. Le vent s’est levé et ça commence à siffler dans le mat. Avec le repère prit avant de me coucher, je contrôle si le bateau a dérivé. Pas bougé d’un mètre mais ça tire bien sur l’ancre et me décide de laisser encore une dizaine de mètres de corde. Par paresse, je sors pied nus, en caleçons et t-shirt. Quelle connerie,le temps de faire mes réglages je suis à moitié congelé ! De retour sous le duvet, j’écoute le vent et m’imagine ce que ça doit être en plein océan. Quelques passages du livre de Vito Dumas (un argentin qui dans les années 40 a fait le tour du monde en solitaire) me passent par l’esprit et j’en ai un frisson dans le dos.
Mon sommeil n’est maintenant plus tranquille et me réveille toutes les demi-heures pour contrôler si on dérive.
Enfin, le jour ce lève et je découvre cette baie magnifique entourée de forêt humide et denseet de roches volcaniques.
En sirotant mon café assit sur le pont, je me souviens de cette expression emblématique du Costa Rica pour définir « le pied total »: « La pura vida »