Réfugié dans les Vosges, Léon Werth vit l'Occupation un stylo à la main, et rédige Déposition, son journal de résistance personnelle. Il livre ici un document capital pour comprendre ce que furent vraiment ces années sombres de l'Histoire. Précises, graves et d'un humour féroce, ces pages attestent un refus de la fatalité, et demeurent d'une extraordinaire modernité.
Un extrait de ce journal au mois d'Avril 42:
« Il me revient sur Pétain une anecdote, qui, si je m’en étais souvenu plus tôt, m’eût épargné beaucoup d’inutile psychologie. Peu d’années après la guerre de 14, le sculpteur Brasseur avait eu la commande d’un monument commémoratif pour je ne sais quelle ville du Nord. On en montra la maquette à Pétain : un groupe de soldats et un officier. « C’est beau, dit-il, mais il faut faire l’officier plus grand que les hommes. »
Léon Werth, Déposition, extraits, Points, 2007, 7€