Quand vous décidez d'aller voir une psychanalyste ou un psychologue, il faut accepter le fait de se regarder dans le miroir. Quand je dis se regarder, c'est se regarder intérieurement avec toute l'humilité possible, sans jugements ni à priori, c'est accepter de voir des choses qui ne vous plairont pas toujours et découvrir des détails insoupçonnés. Se regarder dans le miroir, je vous assure que ce n'est pas évident du tout. Décider de se confronter à soi même, regarder son âme, se regarder dans le blanc des yeux et accepter nos faiblesses est une des choses les plus difficiles que j'ai eu à faire mais une de mes plus grandes et belles décisions de ma vie.
Mais faire cela ne doit pas se limiter au bureau du psy, ça doit être au quotidien. C'est comme un combat, car se coucher en étant fière de soi et de celle que l'on voit dans le miroir après le lavage de dents est le plus important. Le regard qui compte réellement est le vôtre, celui des autres on s'en fiche (même si c'est parfois plus facile à dire qu'à faire). Moi même parfois, je recherche non pas l'acceptation, mais la compréhension de mes décisions, comme si voir l'encouragement dans le regard des autres me confortait dans ce que je savais déjà. Ma décision n'engage que moi, parce qu'après tout, c'est ma vie, et non celle des autres. Le regard de la société, il faut essayer de s'en échapper, de ne pas s'y fier, ne pas lui accorder d'importance. Si vous êtes fière de vous, de vos actes, choix et décisions alors c'est que vous avez pris la bonne route : la votre. Pas celle des autres. Certaines personnes arrivent très bien à se contenter d'un à peu près. Hélas pas moi. Je suis exigeante je le sais. Je m'en demande beaucoup et j'en demande beaucoup. Et le plus difficile est justement de ne rien attendre. Je sais que je ne peux (éventuellement) pas tout avoir mais si, tout compte fait, c'était possible de tout réunir ? Si on y croit vraiment au fond de nous, que l'on sait et que l'on accepte que les adversités nous mèneront sur la bonne route, ne doit-on pas suivre notre instinct ? Si l'on doute, doit-on écouter ou fuir cette petite voix ?
Aujourd'hui, je suis à une croisée de routes, j'hésite, je m'interroge, je suis perdue. C'est comme si j'avais le cul entre plusieurs chaises et qu'aucune ne me convenait vraiment. Quand je me regarde le matin, quand je m'observe, que je prends le temps de suivre mes réflexions, que je les regarde passer, les écoute, l'image que me renvoie mon miroir n'est pas nette du tout. J'ai le visage de la femme fatiguée de rebondir sans arrêt, j'ai les cernes de celles qui se bat au quotidien pour trouver sa voie, son chemin dans ce monde tellement imparfait, cruel, irrespectueux et égoïste. Je sais au fond de moi ce que je vaux, je connais mes compétences, mes qualités, je sais ce que je recherche que ça soit professionnellement ou personnellement. Quand je me regarde dans le miroir, l'image renvoyée est celle d'une femme qui lutte pour être en adéquation avec elle même et ses convictions en faisant fi de ce que la société ou l'entourage attend de moi. Je suis fatiguée depuis plus de 2 ans à être cette fille courageuse qui étonne les copains. Je sais pourtant que je suis sur la bonne voie, ce n'est pas la plus lisse du monde je vous l'accorde mais je le vois dans mon regard déterminé.
Se regarder dans le miroir c'est voir quelles sont nos faiblesses aujourd'hui mais aussi quelles sont les qualités et les décisions prises qui valaient le coup et nous rendent fière. Se coucher fière de petites victoires est important en cas de mauvais jour. Un miroir ne nous renvoie pas toujours ce qu'on voudrait voir. On doit accepter d'être parfois moche, chiante, déprimée, et triste parce que demain, on sera peut être la reine du monde. La reine de notre monde. Pas celle des autres. Mon miroir a beau être teinté, je distingue la voie à suivre, je distingue les cailloux que je sème depuis quelques années qui me permettront d'appréhender 2018 sous de belles auspices.