Je veux tout d'abord vous souhaiter la bienvenue à Cherbourg sur ce site universitaire qui nous réunit aujourd'hui. Je salue en particulier la communauté universitaire ; enseignants, chercheurs et étudiants de Cherbourg, Saint-Lô et Caen qui vivent ici au quotidien et sont l'âme et la force de ces lieux.
L'enseignement supérieur, pour une ville comme la nôtre est, vous l'avez compris, à la fois un enjeu majeur mais aussi un exercice d'adaptation extrêmement complexe.
Cette extension du hall technologique, dont la réalisation a été plus longue que nous l'aurions souhaitée, en est la parfaite illustration.
Sa nécessité n'a jamais été remise en cause. La volonté des partenaires, que ce soit l'université ou les collectivités, n'a jamais été prise en défaut. Mais les budgets se sont étiolés au fur et à mesure que le projet prenait forme et il a fallu beaucoup, beaucoup, de volonté pour boucler ce projet.
Autant vous le dire, cela ne fait que décupler le plaisir que j'éprouve à ce que nous soyons ici réunis, M. le Président.
Cette extension du hall technologique qui abrite donc les chercheurs du LUSAC, nous la voulions et nous l'avons désormais. Nous la voulions, non pas pour le simple plaisir d'agrandir ce hall technologique, mais d'abord parce que les chercheurs en avaient besoin.
Dans la recherche comme dans d'autres domaines, mais peut-être plus encore qu'ailleurs, l'unité de lieu est primordiale. Après avoir été éparpillés un peu partout sur le site, les chercheurs du LUSAC peuvent désormais travailler ensemble, dans des conditions, je crois, bien meilleures.
C'est important pour eux et c'est important pour ceux qui les rejoindront. Disposer d'un outil de travail comme celui-là peut aider à attirer de nouveaux chercheurs. J'espère en tout cas qu'il contribuera à développer notre attractivité car je crois que chez vous également, il est difficile de recruter.
L'enjeu n'est pas mince pour votre laboratoire qui connaît une vraie ascension ces derniers temps et dont la reconnaissance scientifique ne cesse de croître, si j'en juge par l'augmentation du nombre de vos publications et par les commentaires élogieux du Haut conseil qui, entre guillemets, évalue la qualité de ces publications.
Vous démontrez quotidiennement que les grands labos ne sont pas l'apanage des grandes villes et je crois que cela mérite notre reconnaissance.
Ce hall technologique a toute son importance par la nature des recherches qui y sont menées. Vous le savez peut-être, ce site universitaire est né il y a 30 ans de la volonté de la communauté urbaine d'alors et de son président Bernard Cauvin de doter le Nord-Cotentin d'un pôle d'enseignement supérieur et de recherche. Il s'agissait d'une part d'offrir la possibilité aux jeunes de la presqu'île de poursuivre leurs études à proximité de leur ville et de répondre ainsi à certaines problématiques
économiques qui se posaient déjà. Et qui se sont aggravées depuis puisqu'étudier n'est pas, n'est plus devrais-je peut-être dire, à la portée de tous.
Cette antenne de l'université de Caen, comme on disait alors, avait déjà comme vocation première de rendre le supérieur accessible à tous. Je veillerai à l'avenir, dans nos discussions avec l'université notamment, qu'on ne perde jamais de vue cette vocation qui est plus que jamais d'actualité, dans un pays où, la sélection par l'argent prend une place de plus en plus inquiétante. Je réaffirme ici que ce site est indispensable. Les 2 000 étudiants qui vivent en sont la preuve vivante.
Offrir aux jeunes du Cotentin les mêmes chances de réussite qu'aux Caennais par exemple était une priorité de la CUC et restera une priorité de la Communauté d'agglomération du Cotentin.
Je ferme la parenthèse mais je crois qu'il fallait que ce soit redit à cette occasion.
Je disais donc que ce campus répond aussi à un deuxième impératif : proposer aux grands donneurs d'ordre locaux un véritable vivier de techniciens, ingénieurs et cadres de haut niveau, bien formés et intéressés par une carrière dans leur région natale. Les 20 dernières années l'ont démontré : cette alchimie entre formation locale et emploi local a bien fonctionné.
La recherche participe de ce même impératif. Le travail en environnement contrôlé était à l'époque une spécificité du nucléaire et il fallait former et chercher dans ces domaines. Beaucoup d'étudiants ont d'ailleurs fait carrière dans d'autres branches comme l'agro-alimentaire ou la pharmaceutique, forts de l'expérience qu'ils avaient acquise ici.
Le temps a passé et aujourd'hui les énergies marines renouvelables font appel à de nouveaux savoirs. Le LUSAC mais aussi le laboratoire CORRODYS travaillent sur ces sujets. La corrosion sous-marine pour CORRODYS, le LUSAC sur l'efficacité énergétique, les transferts thermiques, le stockage de l'énergie...
Bref autant de domaines qui sont au cœur des grands défis qui se posent aux industriels des EMR et aux énergéticiens. On réfléchit ici sur certaines briques technologiques qui sont les clés de la future organisation énergétique de la France.
La filière des EMR qui se développe sur le port de Cherbourg puise une partie de son savoir et de ses réflexions sur l'avenir dans les travaux qui sont menés ici.
Pour ceux qui s'interrogent encore sur l'importance de ces labos, la réponse est là.
On sait aujourd'hui qu'une filière industrielle ne peut se développer que dans un éco-système spécifique. Il lui faut pouvoir recruter des hommes et des femmes bien formés et disposer d'un environnement scientifique fait de recherche fondamentale et appliquée indispensables à son développement futur.
Vous êtes, mesdames et messieurs, professeurs, chercheurs et étudiants cet environnement qui rend les choses possibles, ici à Cherbourg. Vous êtes les acteurs, discrets, moins visibles que certains, de ce renouveau industriel et économique. Et je suis très heureux que nous puissions vous rendre aujourd'hui cet hommage.
Je suis donc ravi d'être ici aujourd'hui et d'avoir à mon tour poser ma petite pierre à cette édifice qu'est ce site universitaire, dont vous avez pu voir d'ailleurs qu'il se situe au cœur d'une zone d'activité très axée sur l'ingénierie et la haute technologie.
La Communauté urbaine de Cherbourg à partir de 1988 puis le syndicat mixte du Cotentin avec le département de la Manche ont investi ici pas moins de 20 millions d'euros à eux seuls pour créer, faire grandir, moderniser et adapter ce site en permanence. Il ne s'agissait pas de se faire plaisir mais d'entrer dans le 21e siècle avec les mêmes armes que les autres territoires.
Je suis convaincu que sans cette intuition, sans cette conviction qu'il fallait consacrer de l'argent public à la construction d'amphis et de labos, la ville n'aurait ni connu la dynamique des années 90 ni celle que l'on sent poindre depuis quelques mois et qui s'appuie sur la navale et les énergies.
Il faut donc continuer. Continuer ensemble. La balle est désormais dans le camp de l'agglomération du Cotentin qui prend le relais de la CUC dans ce domaine. Pour en avoir parlé avec son président Jean Louis Valentin, je sais que qu'il ne nous fera pas défaut sur ce point non plus. Je suis confiant et je suis très fier d'inaugurer avec vous cette extension du hall technologique. Je vous souhaite bon vent.
Je vous remercie
Benoît Arrivé, maire de Cherbourg