C'est que le monde passe vite, deux trois dimanches en pleine lumière et des enfants qui courent. Les vieux claquent leurs dents sur des vitraux sans dieux. L'apéritif n'en finit pas de raconter sa vie. Et la vie est passée. Et la vie est derrière. La vie était partout et la vie est nulle part. Il y a que tout ou presque se passe au bord de l'ombre, à demi-mors perdus, au carrefour des mystères, confluent souterrain. Nous n'avons fait que fuir, nous cogner dans les angles ! Entre les lamapadaires, à des années lumières, du salut éternel. Salut, comment vas-tu ? Moi ça va, toi ça va ? C'est trés bien, c'est très bien. On presque compris, les murs sont familiers. Tu perds ta langue enfin ? Tu as perdu ta langue ?
Bertrand Cantat, in Nous n'avons fait que fuir, pages 31 & 32, éditions Verticales.