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[Critique] COCO

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] COCO

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Origine : États-Unis

Note:

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☆

Réalisateurs : Lee Unkrich, Adrian Molina
Distribution voix : en V.O. : Anthony Gonzalez, Gael García Bernal, Benjamin Bratt, Antonio Sol, Alanna Urbach, Renée Victor, Ana Ofelia Murguia, Edward James Olmos, Jaime Camil…/en V.F. : Andrea Santamaria, Ary Abittan, François-Xavier Demaison…
Genre : Comédie/Fantastique/Drame/Animation
Date de sortie : 29 novembre 2017

Le Pitch :
Miguel, un enfant de 12 ans, vit dans la campagne mexicaine. Dans sa famille, depuis plusieurs générations, la musique est bannie et tous se destinent à une carrière dans la chaussure. Mais Miguel a pour idole Ernesto de la Cruz, le chanteur le plus populaire du Mexique. Un soir, lors du Jour des Morts, il décide d’emprunter la guitare de ce dernier pour jouer à un tremplin musical. Il se retrouve alors sans le vouloir dans le Royaume des Ancêtres…

La Critique de Coco :

Après Cars 3 et Le Monde de Dory qui ont divisé, on se demandait si Pixar n’était pas en perte de vitesse au profit de la maison mère Disney (Les Nouveaux Héros et Zootopie démontraient une certaine originalité et un ton qu’on connaissait plutôt chez Pixar). Le retour de Lee Unkrich à la réalisation était de plus attendu. Il faut dire qu’avec à son actif Toy Story 3 et d’autres titres majeures de la firme (1001 Pattes, Monstres & Compagnie, Le Monde de Nemo, Cars ou encore Le Voyage d’Arlo), le réalisateur compte parmi les plus talentueux du moment. Encore une fois, c’est un coup gagnant. Avec Coco, il réalise un film touchant sur un sujet difficile. Un acte bienvenu après une année 2017 pas franchement transcendante côté animation, avec des films détestables de cynisme (Le Monde Secret des Emojis), ou aussi lourdingues que stupides (Moi, Moche et méchant 3…).

[Critique] COCO

Laissez bronzer les calaveras

De l’aveu même du co-réalisateur Adrian Molina, Coco est un cri d’amour à ses racines mexicaines, à ce pays et ses traditions. Ce qui se voit à l’écran dans les moindres détails. Coco qui prend pied durant El Día de los Muertos, une fête traditionnelle religieuse importante dans le pays durant laquelle les vivants sont connectés à leurs défunts ancêtres et leur donne des offrandes sous la forme de plats. Une manière différente d’appréhender la Mort que l’ont retrouve dans l’histoire picturale du pays, représentée sous un aspect festif et coloré, avec des squelettes dansant et des calaveras bigarrées. Des éléments qui avaient inspiré l’au-delà vu par Tim Burton dans le formidables Les Noces Funèbres mais aussi et surtout La Légende de Manolo de Jorge R. Guttierez (un film produit par Guillermo del Toro), avec lequel Coco présente pas mal de similitudes.
Pour que Coco soit le plus réaliste possible, des recherches approfondies ont été faites dans plusieurs domaines, avec l’appui de consultants culturels. Cet effort, on le voit tout au long du film avec des passages sur les traditions de peuples précolombiens (les animaux guides spirituels mayas par exemple). On retrouve également des clins d’œil réguliers à des icônes de la culture mexicaine comme Santo ou Frida Kahlo.

Même le casting voix abonde dans ce sens avec la présence au générique d’un casting uniquement latino-américain. Un aspect quelque en bonne partie gommé par la V.F. avec des mecs comme François-Xavier Demaison ou Ary Abittan (à l’affiche de films aussi douteux que À Bras Ouverts ou Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?). La version originale est donc à privilégier.

Ne m’oublie pas

Le thème central de Coco est lié à celui de la fête du Jour des Morts. Au-delà de celui, universel, de la famille, qu’on retrouve dans une bonne partie des Disney, c’est avant tout celui de la mémoire, du souvenir des anciens, de la mémoire familiale qui se perpétue de génération en génération. Dans le Royaume des Ancêtres, lorsqu’un mort tombe dans l’oubli, il disparaît définitivement, connaissant une « deuxième mort ». La comédie fantastique fait alors place au drame et l’émotion pure, comme Pixar a su distiller intelligemment avec Là-Haut ou encore Vice-Versa. On rit, on est enchanté, on sort les mouchoirs et à chaque fois, c’est très bien dosé. La chanson centrale Ne M’oublie Pas, bien calibrée pour être un futur hit et cartonner aux Oscars (l’équipe récompensée pour La Reine des Neiges a été reconduite) véhicule également une certaine sincérité (là aussi, à écouter dans la V.O. car la version française est insipide).
La musique qui est au centre de Coco, des aspirations du héros, du tabou familial comme des intrigues. Musique peut-être un peu trop présente d’ailleurs car elle désamorce par moments l’émotion. L’autre défaut du film est le timing. Pour coller à une durée raisonnable, l’action subit de sérieuses ellipses et le final est du coup un peu trop rapide. Pas de défauts majeurs mais des petits travers qui empêchent cependant Coco de devenir un classique.

En Bref…
Porté par une direction artistique aussi fouillée que sublime, Coco est un cri d’amour au Mexique, à sa culture, sa musique et à ses traditions et rend justice aux racines mexicaines d’une partie de la population américaine. Pixar a encore décidé de nous faire pleurer (et ça marche) avec un film sincère, intelligent et émouvant, bien qu’un peu imparfait à cause de quelques défauts mineurs qui ne sauraient trop entacher l’ensemble. Sans conteste le film d’animation de l’année.

Dédicace spéciale du rédacteur :
Il est impossible d’énoncer une vérité générale sur un film. Tout dépend de l’humeur dans laquelle on est, de la personne qui nous accompagne et de plein d’autres facteurs extérieurs,. Mon ressenti pour Coco a été influencé par un contexte particulier, car je suis allé le voir entre deux visites à l’hôpital au chevet de mon grand-père. Le thème de Coco est la mémoire de nos ancêtres, de nos anciens, le souvenir que l’on perpétue et il est dédicacé à tous ceux qui ont été un modèle et un soutien. Je dédie donc cette chronique à mon grand-père qui lutte dans sa chambre d’hôpital, à ma grand-mère qui, malgré la fatigue, passe toutes ses journées à son chevet, et à leurs trois filles qui se relaient jour et nuit.

@ Nicolas Cambon

Coco-cast
  Crédits photos : The Walt Disney Company France


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