de Mélanie Laurent
Drame - 1h40
Sortie salles France - 29 novembre 2017
avec Gilles Lellouche, Maria Valverde....
D'après un roman de Christophe Ono-dit-Biot
César aime Paz, Paz aime César. Mais Paz aime plus que tout sa liberté, et l'inspiration pour nourrir et se nourrir de son art : la photographie. C'est moins facile à comprendre pour César, fou d'amour pour elle. Quand Paz est enceinte, c'est l'aboutissement du bonheur pour César, et une angoisse pour Paz. Une angoisse et un mal-être qui vont se concrétiser, s'amplifier, fissurer leur relation à la naissance de leur enfant. Un nourrisson qui la dépossède de sa liberté, de sa créativité, de sa mobilité. Et qui leur subtilise leur sommeil.... Alors, un soir elle part. Loin. Se sauver. Plonger dans l'inconnu.
Plonger est un film qui m'a séduite. Un travail sur le rythme, les superpositions et successions d'images, ont créé dès le début un ton libre, original, très prenant même si la progression de l'histoire prend son temps. Leur vie parisienne est d'abord passionnée, riche, légère, et peu à peu dérive vers une mélancolie née de l'insatisfaction chronique de Paz. Et lentement s'installe l'obscurité, on sombre vers les profondeurs opaques, telle Paz qui est attirée par le sujet artistico-écologique d'une groupe d'activiste auscultant les nuisances sonores sous-marines et la convaincant d'adopter un requin.
César survit avec leur fils Hector, sans nouvelle de Paz, se rendant compte tragiquement qu'elle ne reviendra pas. Quand il n'en pût plus, il est parti à sa recherche, sur les côtes yéménites. Dès lors, la lumière est présente, aveuglante, contrastante. Et pour retrouver un peu de quiétude, il faudrait plonger... Plonger est un film qui veut embrasser de nombreuses causes, qui s'attaque à un parcours complexe. Le film tisse une histoire autour d'une femme complexe mais commune, une mère qui n'a pas demandé à l'être et qui ose évoquer l'absence de désir de maternité. Une femme qui veut aussi être pleinement une artiste et suivre ses instincts inspirants plutôt que d'opter pour l'immobilité stérile. C'est aussi une belle histoire de couple. Et puis, une dernière partie qui flirte avec le thriller, à la recherche de la vérité de la tragédie. C'est peut-être beaucoup, ça en fait un film ambitieux, courageux, dont l'esthétique, la musique et l'humanité touchent en plein cœur.Les acteurs sont convaincants, Gilles Lellouche très juste dans son rôle face à une Maria Valverde éblouissante de lumière et de saudade. L'avis de Thom - Le bleu du miroirL'avis de Christophe Narbonne - Première