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Escapade en Guinée

Publié le 01 décembre 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Comme ce fut le cas avec le terrible virus Ebola à partir de 2013 et l’épidémie qui s’ensuivit et dont le pays n’est vraiment sorti qu’en 2016. Quant aux générations plus âgées, elles se rappelleront que le 28 septembre 1958, les Guinéens furent les seuls de l’ancien empire colonial français à répondre non au référendum organisé par la France. Lequel permettait d’attendre l’indépendance prévue pour 1960, dans une sorte de partenariat appelé Communauté française. La Guinée proclamait son indépendance le 2 octobre 1958 et Ahmed Sékou Touré qui avait tenu tête au général de Gaulle, fut son premier président. Il la gouvernera d'une main de fer jusqu’à sa mort le 26 mars 1984.

Au cours des années qui suivirent ce ne fut qu'une succession de coups d’État ou de gouvernements militaires qui plongèrent la Guinée dans la misère. Même si avec une superficie de près de 246.000km2 et une population d’un peu plus de 13 millions d’habitants c'est un des pays les plus riches d’Afrique. Elle dispose de nombreux atouts, on l'a dit être le "château d'eau de l'Afrique de l'Ouest", le fleuve Sénégal notamment y prend sa source, elle est dotée d’un sous-sol riche, bauxite, or, diamants, pétrole et uranium y abonderaient. L’élection le 21 décembre 2010 d’Alpha Condé à la présidence de la République et sa réélection en 2015 semblent avoir redonné quelque espoir. On ose attendre de ce vieux juriste qui a connu l’exil, la prison et les brimades diverses, même si ce n’est pas un démocrate tel que le rêvent les pays européens, qu’il améliore vraiment la situation de son pays.

Quelques Guinéens ont cependant fait des fortunes colossales et en mettent une partie au service de leur pays. On peut citer entre autres Antonio Souaré, ingénieur et amateur de football, patron du groupe Business Marketing. Il a créé notamment le Centre Sportif de Yorokoguia dans les environs de Conakry. 11 hectares de terrain sur lesquels ont été construits un stade de 15.000 places, un hôtel 5 étoiles, une académie avec des salles de classe, des dortoirs, et des terrains pour former les futurs professionnels du sport. Ce complexe magnifique peut cependant surprendre quand pour l’atteindre on est obligé de traverser de vastes quartiers insalubres. On ne peut s’empêcher de penser que tant d’argent investi devrait servir à électrifier, assainir ou supprimer les eaux croupies si propices au paludisme.

Son compatriote Kerfalla Person Camara, plus connu sous l’abréviation de KPC est un autre exemple de belle réussite. Il se lance dans les affaires à sa sortie de l’université de Conakry en 1998 et crée sa société, la Guinéenne de construction et de prestation, GuiCoPres, qui recouvre plusieurs secteurs, commerce, immobilier et travaux publics, avec plus de 500 salariés. Son directeur général Youssouf Decazy, ne tarit pas d’éloges à propos de KPC et confie: "Il n’avait que 28 ans lorsqu’il a monté son entreprise. Il a gagné ses premiers contrats en obtenant le marché du désherbage du campus plusieurs années de suite. Il s’est ensuite entouré d’ingénieurs en bâtiment pour profiter du boom de l’immobilier. Il s’est forgé une réputation de gestionnaire rigoureux". Conscient que son immense fortune peut servir la Guinée, KPC a créé une fondation à but humanitaire et ne ménage pas son aide, au monde de la culture et à la jeunesse, ce qui lui a valu le Guinée Music Awards du mécène de la culture 2015.
Un titre dont Conakry peut s’enorgueillir, c’est bien celui qui lui a été confié le 23 avril 2017 et pour un an. Celui de "capitale mondiale du livre". Le 23 avril c’est la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, date choisie en hommage à deux grands écrivains décédés ce jour-là, William Shakespeare et Miguel de Cervantes, morts le 23 avril 1616. A cette occasion, chaque année, l’Unesco décerne le titre de "capitale mondiale du livre" à une ville qui "s’engage à promouvoir les livres et la lecture et à mettre en œuvre un programme d’activités pour une période d’un an". Conakry est ainsi la 17e ville à être distinguée, et la troisième sur le continent africain, après Alexandrie et Port Harcourt au Nigeria. Mais aussi la première ville d’Afrique francophone. Rappelons que des auteurs guinéens ont fait connaître leur pays bien au-delà des frontières. Camara Laye, auteur d’un roman célèbre "L’Enfant noir", publié chez Plon en 1953, prix Charles Veillon en 1954 et sujet du film éponyme réalisé par Laurent Chevallier en 1995.

En 2008, Thierno Monénembo obtient le prix Renaudot avec "Le Roi de Kahel", paru au Seuil. On pourrait penser que ce titre de "capitale mondiale du livre" pour Conakry est une gageure, dans un pays où la moitié de la population est analphabète et où beaucoup de Guinéens, même s’ils savent lire n’ont pas le temps ni les moyens de se payer des livres. Mais le gouvernement s’est beaucoup investi et a voulu montrer l’importance qu’il accorde à la promotion du livre et les efforts qu’il déploie pour l’alphabétisation des jeunes et des adultes. Et le président de la République a qualifié cette manifestation d’"événement d'utilité publique".

D’heureuses initiatives ont vu le jour, telle cette machine fort perfectionnée qui ne manque pas d’attirer l’attention. Il suffit d’appuyer sur un bouton, il y en a trois, un de 1 minute, un autre de 3 minutes et un troisième de 5 minutes. Il sortira un long papier sur lequel sont écrits un conte, des poèmes ou des nouvelles de la durée choisie. La maison d'édition Short Édition participe ainsi à cette grande fête du livre et de la lecture avec cinq distributeurs. On peut espérer qu’ainsi, l’un des principaux objectifs de "Conakry capitale mondiale du livre 2017" qui est de rendre la lecture accessible à tous, sera réalisé.

Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur

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