Room 104 (Saison 1, 12 épisodes) : un motel, une chambre, des histoires

Publié le 29 novembre 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Déjà renouvelée pour une saison 2, Room 104 c’est une chambre de motel, de nouveaux clients à chaque épisode. Si l’idée de confiner une série anthologique de cette façon est intéressant, les épisodes ont beau être originaux, ils ne sont pas tous très efficaces pour autant non plus. Afin de rester originale, la série mélange alors les genres, de l’horreur au thriller, en passant par l’univers fantastique ou même la SF. Si le genre de l’anthologie a tendance à revenir sur le devant de la scène, je dois avouer que je m’attendais à quelque chose de légèrement différent. Je sais aussi que l’idée de Jay et Mark Duplass (à qui l’on doit aussi Togetherness sur HBO) est simpliste comme tout et ce n’est pas vraiment le truc le plus original du monde non plus. Si l’on regarde un peu dans les séries passées, Hotel Room de David Lynch (Twin Peaks) datant de 1933 et également diffusée sur HBO, était un peu le même genre de séries. Room 104 c’est donc la chambre 104 d’un motel comme un autre. Dans ce décor sobre, la série préfère se concentrer sur ce que les personnages apportent à la pièce plus que le décor en lui-même qui finalement n’est qu’un décor austère et basique qui est là pour mettre en avant ce que le film veut nous compter.

Problème… Room 104 ne fait pas vraiment d’efforts pour raconter des histoires très originales. On se retrouve alors avec le truc le plus bateau qu’il soit. Chaque épisode a été tourné en trois jours, ce qui se ressent énormément pour certain. Mais ce n’est pas la règle de trois la plus importante dans ces épisodes de Room 104. En effet, il n’y a jamais plus de trois personnages par épisode, ce qui réduit les interactions et créé dans certains épisodes un problème de rythme. L’intrigue de base peut être bonne, mais quand les personnages n’ont pas grand chose à se raconter, alors le résultat est sacrément décevant. Si l’on peut imaginer que Room 104 ait envie de sortir de la chambre par moment on n’en sort jamais et même s’il y a une salle d’eau dans la chambre, on se rapproche rarement de ce lieu. Le but est ici de confiner au mieux les personnages entre quatre murs. Le premier épisode met plutôt bien dans le bain, même s’il n’y a rien d’original et que l’on a déjà vu ce genre d’histoires des dizaines de fois, en mieux, ailleurs. On sent que les limites que la série s’impose sont là pour éviter aux producteurs de trop dépenser et de faire une série fauchée en tentant de puiser dans la créativité des dialogues (qui ne sont pas très originaux eux non plus).

On ne sait jamais dans quelle direction Room 104 va réellement aller. La série cherche alors à mélanger tous les genres possibles imaginables. Quand on voit un épisode où un jeune tente d’expliquer à sa mère comment fonctionne Internet durant près de 30 minutes d’épisodes, ce n’est pas que le tout n’est pas intéressant, juste que Room 104 ne sait pas du tout rendre le truc palpitant. On se retrouve alors face à un épisode sans grande ambition, une fois de plus sûrement dans un souci de raboter les couts. Room 104 mélange tout et n’importe quoi, probablement aussi pour que les créateurs de la série essayent des trucs qu’ils ne pourraient pas essayer dans un autre format. Et dans la mise en scène, là aussi la série pèche un peu car le challenge de faire le max avec le minimum n’est pas simple et l’on sent aussi rapidement les limites d’un format qui aurait sûrement pu donner quelque chose entre les mains de quelqu’un d’autre. L’anthologie n’est pas un genre facile, je me souviens de la 4ème Dimension où tous les épisodes ne brillent pas forcément, ou même Masters of Horror, sans parler de La 13ème Dimension (avec Forest Whitaker). Finalement, je serais là pour la seconde saison car il y a toujours au moins un épisode qui peut me surprendre mais bon… je m’attendais à un truc différent.

Note : 4.5/10. En bref, malgré une bonne idée de départ, le résultat est légèrement décevant.