Soudain, dans une pause fourmillant
Du grêle son des champs, me dit
Vivant, après des jours et des jours égarés,
Dans le jour de plus en plus fixe de la chair.
Ce vide soudain qui fouille
Dans les siècles, qui souffle dans la pièce
Une odeur de cimetières abandonnés,
Compte plus que mille corps étreints
Dans des enlacements ou dans des désirs énervés,
Plus que les pensées que le monde
M’impose. Ah, comme je t’ai apprise, solitude !
*
E il fruscio della carta dove scrivo,
improvviso, in una sosta gremita
dal gracile suono dei campi, vivo,
mi dice, dopo giorni e giorni spersi
nel giorno sempre più fisso della carne.
Questo vuoto improvviso che scava
nei secoli, che soffia nella stanza
odore di cimiteri abbandonati,
conta più che mille corpi stretti
in abbracci o in snervati desideri,
più dei pensieri che il mio mondo
m’impone. Ah, come ti ho imparata, solitudine!
***
Pier Paolo Pasolini (1922-1975) – Adulte ? Jamais (Points, 2013) – Traduit de l’italien par René de Ceccatty.