Charles Eloy
L'album afro-house "NZELA" de Lionel Kizaba: une odyssée musicale de Kinshasa à Montréal
Le premier album "NZELA" d'inspiration afro-house de Lionel Kizaba est sorti à la fin d'octobre 2017. "Nzela' signifie route ou chemin en lingala, langue bantoue, pratiqué au Congo-Kinshasa. En effet, Lionel est né dans le quartier populaire Matonge, carrefour de la musique congolaise, à Kinshasa. Depuis il a parcouru un long chemin, résidant actuellement à Montréal au Canada. Il a notamment créé le groupe Afrikelektro et il collabore avec le groupe Afrotronix. Son album afro-house "Nzela" - aux différents ingrédients musicaux et textes en français, anglais et langue maternelle - témoigne de son esprit d'ouverture.
La chanson "Congo vivant" ouvre l'album. A l'introduction, nous entendons des bruits de fond reflétant la vie bouillante de Kinshasa. Les percussions des instruments ethniques, le riff de la guitare africaine, suivie de boucles de synthé et les paroles en lingala ou en français annoncent la couleur de l'album "Nzela".
Le single "Éllé" extrait de l'album, chanté en français est un morceau alléchant avec une mélodie entêtante et un hommage à la beauté féminine. "Éllé" dégage une ambiance donnant l'envie de transpirer sur le dance floor. Tout en gardant la ligne directrice d'afro-house, nous retrouvons les influences de Daft Punk par la production et les collaborations. Le morceau est accompagné en permanence d'un riff à la Nile Rodgers et légères touches oscillantes de synthé et parsemé de chœurs féminins en lingala, tout en fraîcheur.
Le dialogue subtil entre les percussions et la batterie nous rappelle que Lionel est un musicien polyvalent et inspiré très sollicité dans les studios et les tournées internationales d'autres artistes (jazz, pop, world music et autres styles). Le travail d'équipe de quelques uns de ces artistes intervenant dans les enregistrements en studio confère au single "Éllé" une sonorité exceptionnelle similaire aux grosses productions nord-américaines, modulées pour la diffusion radiophonique et les discothèques.
L'instrumentation de "Spaceship, the landing' est très caractérisée par l'esprit de la musique house. Le rythme minimal des charlestons de la batterie est omniprésent avec des riffs ou sources sonores filtrées de synthés répétitifs. Ensuite suivent les lignes de basse proches du funk, les congas et un saxophone agrémentant la composition. Lionel chante ou parle, des voix masculines ou féminines naturelles ou samplées de courte durée l'accompagnant. Excellent pour les boîtes de nuit.
Le titre "Ngema Meni Saya" composé d'une manière traditionnelle termine le périple musical en toute beauté. Lionel chante dans plusieurs registres vocaux exprimant l'âme congolaise, les chœurs lui répondant. La guitare africaine maintient un rythme de base typique à l'Afrique Centrale. C'est la rencontre des esprits et du terrestre, la transmission de la spiritualité pratiquée par ses ancêtres.
NZELA, le premier album afro-house, mélangeant la house traditionnelle et la musique congolaise, de Lionel Kizaba, est vertigineux. Un savant mélange d'instruments modernes (guitares, claviers, saxophones) et ethniques congolais reproduisant des sons naturels chaleureux aux sonorités synthétiques house créent des perles musicales avec différentes facettes. Au plaisir de les redécouvrir à chaque écoute
Titres de l'album Nzela, sorti sur Labombe Productions, Montréal, Canada
5. Spaceship, the landing