Disons-le tout de suite : pour diverses raisons personnelles, je ne participe pas pour le moment à cet accueil. Je ne m’en sens pas culpabilisé. Néanmoins, je soutiens pleinement ce mouvement citoyen et je fais partie des 21 297 membres de la Plateforme sur Facebook, principal outil de gestion et de partage.
Le principe est simple : chacun peut signaler qu’il peut inviter un ou plusieurs hébergés. Soit l’hôte va le(s) chercher au Parc Maximilien, soit d’autres personnes agissent comme chauffeurs. Ensuite, c’est de l’ordre de la rencontre individuelle sans d’autres exigences que le respect de l’autre et la richesse de l’accueil. Le lendemain, l’hébergé retourne vivre sa vie d’exilé. Parfois, des accueils se font à plus long terme, sans jamais aucune obligation.
À lire les témoignages, il se passe dans ces accueils des moments extraordinaires, tant pour les hébergés que pour les hébergeurs, et – au-delà – dans les contacts entre les citoyens qui se découvrent solidaires dans le partage et la découverte.
Depuis que cette plateforme citoyenne agit, il n’y a pas plus d’exilés qui arrivent au Parc Maximilien. Pas d’appel d’air, comme le prétendrait M. Francken, Secrétaire d'État belge à l'Asile et à la Migration chargé de la Simplification administrative, dont le seul objectif est de limiter de manière drastique l’asile et la migration (et de préparer sa réélection comme député). C’est en réalité lui, et les autres responsables politiques, qui devraient mettre en place un processus d’accueil, certes strict mais humain. On peut le regretter, mais j’ai plus envie de me réjouir de l’action, tant individuelle que collective, de ces citoyens qui simplement mettent en pratique la seule valeur universelle : la fraternité !
Dans les nombreux témoignages publiés, tout n’est pas toujours rose. Bien sûr, il y a parfois des difficultés. Mais l’expression qui revient le plus souvent – telle un constat – est « un autre monde, meilleur, est donc possible » !