Prophets Of Rage ‘ Prophets Of Rage

D’entrée de jeu, la pochette nous rappelle la sobriété pop-art de Evil Empire (deuxième album de Rage Against The Machine publié 1996) et le nom du groupe l’un des titres phares de l’album It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back (premier album de Public Enemy, sorti en 1988). Avec trois albums originaux seulement, le quatuor RATM demeure une référence de la musique rock-métal des années 90, de même que les rappeurs Chuck D et B-Real, respectivement membres de Public Enemy et Cypress Hill, les premiers ayant littéralement tout explosé entre 1988 et 1991 bien aidé par DJ Lord (également de la partie aujourd’hui), les seconds ayant imposé leur style cubano au milieu des années 90.

Le chanteur-rappeur Zack De La Rocha parti, le projet suivant du supergroupe Audioslave également arrêté après trois albums studio, les trois musiciens de Rage Against The Machine se sont rapprochés de leurs potes Chuck D et, surtout, B-Real, RATM ayant notamment repris leur cultissime « How I could just kill a man » que l’on peut retrouver sur la compilation RAGE.

Alors, ce super groupe Prophets Of Rage ? Rien de nouveau, on s’en doutait, que ce soit musicalement ou dans les paroles. Pour autant, tout est parfaitement calibré, on se sent au tout début des années 2000, avec un album fait pour se faire plaisir, album qui doit réellement être fait pour se régaler et délirer à plusieurs, en particulier en live où le délire va assurément s’accroître de façon exponentielle.

Question de génération peut-être, je ne connaissais vraiment que la musique de Tom Morello, Brad Wilk et Tim Commerford (absolument tous les éléments propres à RATM sont là), un peu celle de Cypress Hill, et presque pas du tout celle de Public Enemy.

Si Prophets Of Rage ne laissera probablement aucune trace dans la musique de cette décennie, en concert, le phénomène devrait attirer sans aucun souci et à très juste titre, car la « rage » mise en avant se réveillera forcément davantage que sur cet album finalement bien plus contrôlé qu’on n’aurait pu le croire. Les prophètes ont dû gagner en sagesse…

(in heepro.wordpress.com, le 29/11/2017)

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