Un an s’est écoulé depuis les fantastiques aventures des enfants Pevensie au pays enchanté de Narnia. Revenus dans notre monde, nos jeunes "Rois et Reines" se font progressivement ŕ l’idée qu’ils ne reverront sans doute plus Aslan et leurs amis quand… Soudain… ils sont ŕ nouveau "précipités" ŕ Narnia. Les choses ont bien changé lŕ-bas en leur absence ! En effet, plus d’un sičcle c’est écoulé et le pays est maintenant placé sous le joug des Telmarins, des hommes pourchassant inlassablement les créatures fantastiques de Narnia. Un Prince (Ben Barnes), prénommé Caspian, pourra toutefois peut-ętre ramené la paix entre les deux communautés !? De nouvelles aventures, toujours plus dangereuses, attendent Lucie, Edmund, Susan et Peter…
A la différence du premier "Chapitre", des plus alléchants, on peut dire que la douce époque du Pčre Noël est révolue dans ce "Monde de Narnia : Le Prince Caspian" ! En effet, tout en voilant la moindre effusion de sang, le réalisateur Andrew Adamson lance ses petits protégés, Georgie Henley (Lucie), Skandar Keynes (Edmund), Anna Popplewell (Susan) et William Moseley (Peter), dans une grande bataille contre les Telmarins...
Au menu donc, exploration de ruines, conflits familiaux et royaux et beaucoup d’action se mouvant en séquences de combat rondement menées. A ce petit jeu, "Le Monde de Narnia 2" perd un peu de la candeur magnifiquement insufflée au premier film, pour se parer d’une toile dramatique plus solide enrôlée, répétons-le, dans de belles "symphonies guerričres" oů les glaives s’entrechoquent et oů le compositeur Harry Gregson-Williams s’en donne, une nouvelle fois, ŕ cœur joie !
Bien que quelques aménagements sont ŕ noter au niveau de l’adaptation sur grand écran, les scénaristes Steve McFeely, Christopher Markus ("You Kill Me") et Andrew Adamson (ces deux derniers avaient déjŕ signé l’intrigue du premier film) respectent en grande partie le récit initial de l’auteur ŕ succčs C.S. Lewis, grand ami - pour la petite histoire - d’un certain Tolkien (ceci explique peut-ętre cela).
Co-scénariste, réalisateur et producteur, Adamson, de son côté, n’hésite pas ŕ prendre son temps et ŕ nous mijoter un long(-long)-métrage de 2h30 qui fait incontestablement durer le plaisir… visuel et narratif ! Si vous souhaitez retrouver quelque peu l’innocence et la vertu du premier "Monde de Narnia", le personnage de Lucie, joué par Georgie Henley, vous paraîtra des plus attachants.
Edmund et Susan restent, une nouvelle fois, un peu plus en retrait par rapport ŕ Peter, dit "Le Magnifique", qui se taille une belle part du lion. La psychologie et les motivations de ce dernier ont été tout particuličrement bien potassées & l’acteur William Moseley est bien lŕ pour, tantôt, jouer les grands adolescents fiers et égoďstes ręvant d’un trône imaginaire (perdu ?) & pour, tantôt, interpréter un grand frčre prévenant et courageux.
Męme si les quatre stars du premier volet occupent ici toujours une importante place ŕ l’écran, Ben Barnes, dans la peau du Prince Caspian, a également le loisir de composer les jeunes héritiers du trône toujours en quęte de justice et de compréhension. Nuançant les belles et grandes inspirations de ses héros, par leurs actes et leur état d’esprit faillibles, Andrew Adamson donne de la contenance, par la męme occasion, au film.
Soulignons également que ce divertissement a la chance de compter également dans ses rangs la présence de Peter Dinklage ("Jugez-moi coupable", "Joyeuses funérailles") et d’une belle bande de Telmarins avec Sergio Castellitto (Le Roi Miraz) et Pierfrancesco Favino (Le Général Glozelle) en tęte de liste ! Les Telmarins, parlons-en justement… Si, par rapport au livre, l’accent "oriental" de ce peuple est moins souligné, "Le Monde de Narnia : Le Prince Caspian" s’attache ŕ décrire plutôt une espčce de "Reconquista" ŕ l’espagnol oů la traîtrise et les "coups d’état" sont légion ! Transposition intéressante avec l’histoire des grands "conquérants" du début des Temps Modernes !
En 2h30, Andrew Adamson, reconnu pour avoir mis en musique les folles aventures pétillantes de "Shrek", prend son temps et soigne la maničre pour nous offrir une belle et grande aventure fantastique dans la plus pure tradition hollywoodienne. Intelligent, ménageant le spectacle et des effets spéciaux toujours un peu plus soignés, "Le Monde de Narnia. Chapitre 2" pourrait ętre comparé ŕ un péplum d’Heroic Fantasy oů les gladiateurs romains sont ici de jeunes adolescents courageux (mais aussi) faillibles, toujours en quęte de justice et de miséricorde. Un bon exemple ŕ suivre… Production "Walt Disney" oblige !
La bande-annonce…