que la nuit, sertir l’espoir
du monde dans l’amande du poème.
Mais en cet enclos si précaire,
qui saurait lire en filigrane l’éternel ?
Quelle lumière filtre et graine
sans l’inflexion d’une voix si ténue ?
Langes ou linceul, naissance ou deuil,
comment traduire ce que les mots recèlent ?
Il a neigé tant de silence
sur la page, que ce qui fut jadis écrit
porte le sceau des sans-visage.
***
Gilles Baudry (né en 1948 à Saint Philbert de Grand-Lieu) – Il a neigé tant de silence (Rougerie, 1985)