Porte de Versailles - Baroin et Macron jouent d'obséquiosité (Poil au nez !)
A la porte de Versailles Jupiter avait convié, ce 23 novembre 2017, 15.000 maires de France, particulièrement remontés contre lui.
Le Président devait s’expliquer sur des décisions prises mais qui, somme toute, n’étaient que des promesses tenues car lui, Macron, il tient ses promesses de campagne !
Le chef de l’Etat a été hué et sifflé pendant une 20 secondes (18 sec 14 centièmes selon la police) lors de son arrivée au Congrès ! Mais certains, plus en marche que d’autres, jouaient les édiles adulant les deals de l’idole et applaudissaient pour couvrir les sifflements !
Mais pourquoi tant de persifleurs ?
Et ben voilà, oui et ben voilà : Macron fait du mal aux municipalités si démunies, si pâles quand la taxe d’habitation est présentée comme une espèce fiscale en voie de disparition !
Cette taxe, si longtemps qualifiée d’injuste, sera supprimée pour 80 % des foyers d’ici 3 ans. Macron l’a encore précisé, droit dans ses bottes.
Or la taxe d'habitation, si inique soit-elle, permet de financer les services publics au niveau communal (voir son importance sur le camembert en fin de billet). Elle contribue notamment au financement des dépenses sociales et scolaires, à celui des équipements sportifs et culturels ainsi qu'à l’entretien de la voirie. En 2016, elle aurait rapporté 21,9 milliards d'euros, selon les résultats prévisionnels de la Direction générale des Finances publiques. Sans cette manne au nez gras point de période de vache grasse pour les mairies : elles seront acculées à couler au culot certaines subventions à des associations. Gérard Darmanin, Ministre de l’action et des comptes publics, a beau vouloir rassurer en disant que le manque à gagner sera compensé par des aides de l’Etat, nul n’est dupe ! Pourquoi obèrerait-on davantage le contribuable national pour soulager le contribuable territorial ? C’est de la poudre de perlimpinpin, souligne Vanik Berberian,président de l’association des maires ruraux de France, imberbe et riant de cette supercherie ! L’autre poing qui fait mal est la suppression des contrats aidés. Alain Suguenot, de Beaune Maire, prie Notre Dame pour de meilleurs auspices ! Pourvu que Macron revienne sur cette décision ! On ne peut voir ces contrats contrés ou qu’on trie que très contrits ! Il est vrai que les contrats uniques d’insertion, les emplois d’avenir et autres emplois en alternance sont jugés « trop coûteux » et « inefficaces » par l’Etat. Mais ils sont vus comme très « goûteux » par les municipalités. Ah, le bon goût du travail d’appoint en milieu scolaire quand on bénéficie d’une préposée à la photocopieuse ou d’un pion qui vous joue les gendarmes lors des récrés ! Sans contrats aidés, les écoles (dont sont responsables les maires) vivent détresse, colère… L’organisation en prend un coup. Face aux parents d’élève le maire gère honte, on sent l’aigre en maire ! Steeve Brios se voit emmerdé, nain, face à l’inflexible géant de Bercy qui devrait pourtant comprendre ; ne s’appelle-t-il pas Le Maire ? Un troisième volet fait grincer des dents : l’Etat exige des communes une économie de 13 milliards étalée sur la période du quinquennat. Cela signifie que les dépenses risquent d’être sommaires et serait sot maire l’édile cherchant à rester dispendieux ! Il faudra veiller (et qui sait si Maire veille) à dépenser moins, réduire les frais de réception, restreindre sans artifices les décaissements occasionnés par la fête du 14 juillet, ne pas réparer immédiatement la toiture de l’école… Bref, à voir la mine défaite des maires on comprend que la politique macronienne leur est morose plutôt que de se piquer aux mots roses. Il faudrait du Maître les termes omettre pour éviter que tout maire cure dans la douleur. Mais Jupiter, soucieux de l’équilibre des comptes publics et du redressement de la France, va imposer une cure d’amaigrissement aux vassaux ; la commune va s’aliter ! Martine Aubry rechigne. Ah, Macron, tu sens que la maire t’hume d’une drôle de façon. Aussi, tu termineras ton discours par : - J’ai besoin de vous. Je n’ai pas besoin de vous pour venir dire ce qu’il vous plaît, vous faire plaisir ou avoir une forme d’accord tacite qui consisterait à céder à qui, à quoi. J’ai besoin de vous parce que vous avez décidé de vous engager sur votre temps, votre famille, et pour ça je vous en remercie. (...)
Fin d’un discours en béton. C’est le temps dur, Maires, ciment !