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Noyer le poisson

Publié le 25 novembre 2017 par Polinacide @polinacide

On aura tout vu, ou presque. Après le maïs OGM, le boeuf aux hormones et le saumon transgénique du Canada, voici venu le temps de la pêche électrique. Aïe. Rien d’étonnant, à vrai dire, puisque la paresse est le moteur du progrès. Pourquoi s’ennuyer à lancer cannes et filets à la mer quand d’un simple coup de décharge on peut récolter l’équivalent de plusieurs heures de travail en un claquement de doigts ? Pêcher plus pour gagner plus. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne pourrait désormais développer cette pratique – qu’elle avait pourtant interdite en 1998 – sous la pression des lobbies, pour le plus grand bonheur des pêcheurs hollandais. Et tant pis pour la planète. 

L’argument : une pêche « propre » en émissions de CO2 et respectueuse de l’environnement, sans parler de l’économie de carburant qui permettra aux Etats de respecter l’accord de Paris. La belle affaire. Quid de la destruction des fonds marins, qui transformera bientôt nos océans déjà bien dépeuplés en désert, de l’impact sur la pêche artisanale ou bien des brûlures et des ecchymoses que subissent les dits poissons suite aux électrocutions, y compris ceux qui ne sont pas concernés par la pêche ? Tout le monde s’en fout. Drôle d’époque. Pour faire passer la pilule, une période d’essai de 4 ans devrait permettre aux pouvoirs publics de mesurer l’impact de cette technique « innovante » sur l’écosystème… On n’arrête pas le progrès, voyons. Y a plus qu’à mettre les pieds dans les filets ! Sauf qu’à force de pousser le bouchon trop loin faudra pas s’étonner de se retrouver avec des terres stériles, des mers sinistrées et plus qu’un os à ronger. Une fin en queue de poisson.

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