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Arthur ou le modèle du talk intemporel

Publié le 24 novembre 2017 par Jotbou

Depuis le 20 octobre, Arthur investit fr nouveau le créneau du talk show de seconde partie de soirée avec une nouvelle marque, « Pas de ça entre nous« . Après l’arrêt et le transfert des « Enfants de la télé » sur France 2, cette émission sonne le retour de l’animateur emblématique de la Une dans une formule d’émission de talk autour d’une table avec une bande d’invités motivés pour un pure et simple apport d’humeur. Retour sur cette nouvelle émission et ses parentés bien peu dissimulées.

Avant tout, il sera de bon ton et d’une grande facilité que de dire que le modèle du talk show ne peut se réinventer perpétuellement et que réunir des gens autour du table reste le socle de ce type d’émission et qu’au-delà de ce dispositif primitif, rien de bien nouveau n’a été proposé ces dernières années sur les chaînes de télévision.

« Pas de ça entre nous » entre tout à fait dans cette veine et les quelques brides de nouveautés se retrouvent le plus souvent dans la cosmétique proposée dans ce programme. Arrivée des invités sur le plateau affublés de filtres snapchat, concept défini autour de la promesse des contenus postés par les invités sur leurs réseaux sociaux et qui vont servir de base à la bonne humeur, aux vannes et à passer 1h30 de divertissement tout à fait bon enfant. Quelques chroniques tout aussi bon enfant émaillent également l’émission (Cartman, Viktor Vincent, Geremy Credeville), le tout dopé à un casting de très bons clients, très consensuels.

Globalement, sans s’attarder autrement sur le contenu de l’émission, on pourra dire que celle-ci repose sur les points forts du genre, ce qui lui assure une probabilité de succès dans les semaines à venir assez certaine.

Ce qui est plus intéressante dans tout cela est sans doute lié au contexte. Comme précisé auparavant, les « Enfants de la télé » ont quitté TF1 pour France 2 il y a peu avec la reprise de l’émission par Laurent Ruquier. Amputée d’une marque forte telle que celle-ci, TF1 et Satisfaction ne sont pas allés chercher bien loin et ont tout simplement apporté dans « Pas de ça entre nous » une mise à jour qu’ils auraient pu infiltrer dans les « Enfants de la télé » car les deux émissions sont là pour montrer les casseroles des invités, ce qu’il auraient souhaité oublier, leurs débuts, etc.

D’un côté, nous avons les « Enfants de la télé » qui puisent dans des stocks de l’INA et payent le coût à la minute en enchaînant des extraits vus et revus. De l’autre, sur une simple promesse « pendant plusieurs jours, Arthur et son équipe ont espionné leurs faits et gestes sur les réseaux sociaux, mais pas que. Ils s’apprêtent à ressortir des dossiers que certains penser enterrés à jamais… Un point essentiel à retenir« , on active le même phénomène de moquerie bon enfant mais à un coût zéro ! Quels sont les droits d’exploitation de ces images ? Aucun tout simplement. La reprise de ces contenus auto-produits par les invités en question ne peut faire état d’un droit de diffusion, il s’agit tout simplement de minutes à coût zéro ! Brillant au-delà d’être novateur.

En plus d’être économiquement très intéressant, ce dispositif permet par ailleurs de prendre le courant des réseaux sociaux en s’affichant en affinité avec un public réputé pour déserter l’écran de télévision. En bref, « Pas de ça entre nous » ou les « Enfants de la télé » relèvent strictement des mêmes mécanismes et usent du même angle pour faire (co)exister leurs programmes. Seul l’angle change, passant des ressources inépuisables et coûteuses de l’INA aux ressources bon marché et actualisées des réseaux sociaux.

Bravo à Arthur et à ses équipes qui sans faire preuve d’inventivité, savent user et rebondir sur les outils et comportements de l’époque pour faire perdurer des modèles le temps de périodes indéterminées.

France 2 les enfants de la télé pas de ça entre nous Réflexion Talk Show TF1 2017-11-24

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